La basilique
Notre-Dame des Victoires
L’ordre mendiant des Augustins déchaussés
Communément dénommé « Petits-Pères », les Augustins déchaussés sont appelés à Paris en 1608 par Marguerite de Valois, épouse du roi Henri IV. Ils appartiennent à un ordre mendiant et marchent pieds nus. Le grand architecte Pierre Le Muet en donne le premier dessin. Les travaux commencent en 1629 et sont successivement confiés aux architectes Jacques Bruand puis Gabriel Le Duc. De 1737 à 1740, la construction est achevée par l’exécution de la façade sous la conduite de l’architecte Jean-Sylvain Cartaud.
Une architecture qui exprime la simplicité
La façade de la basilique exprime la simplicité à laquelle les Petits Pères sont attachés. Six pilastres ioniques rythment son premier niveau. Au second niveau, des pilastres corinthiens encadrent une grande baie cintrée. Au-dessus, on reconnaît dans le fronton triangulaire les emblèmes de la couronne de France entourés des colliers de Saint-Michel et du Saint-Esprit. Des ailerons concaves terminés par de petites pyramides complètent la composition du premier étage. Selon le souhait de Louis XIII, l’église prend le nom de Notre-Dame-des-Victoires en raison de la victoire sur les protestants à la Rochelle.
Un spectaculaire décor intérieur
L’apparente austérité de la basilique cache en fait un impressionnant décor intérieur. Six toiles de Carl Van Loo peintes entre 1753 et 1755 décorent le chœur. C’est un des rares ensembles décoratifs d’église antérieurs à la Révolution ayant retrouvé sa place. Les peintures illustrent la vie de Saint-Augustin. Au centre, « Le Vœu de Louis XIII au siège de la Rochelle » rappelle l’origine de la création de ce couvent.
30.000 ex-voto sur les murs
Plus spectaculaires, 30.000 ex-voto tapissent les murs du bas-côté ouest. A l’origine, le frère Fiacre a la révélation par une apparition de la Vierge le 27 octobre 1637 que la reine Anne d’Autriche enfantera bientôt (elle est toujours sans enfant après 20 ans de mariage ). A la naissance de Louis XIV le 5 septembre 1638, Louis XIII consacre le pays entier à Notre-Dame selon son fameux vœu. Depuis, des milliers de vœux ont été envoyés de France et d’Europe à cette église sous la forme d’ex-votos pour faire appel à la Sainte Vierge. L’église est la seule rescapée du couvent des Petits Pères rasé en 1858 pour laisser place à la mairie du 2e arrondissement. En 1927, elle a été élevée au rang de basilique mineure de Paris.
Pour l’architecte Pierre Le Muet, voir également l’hôtel de Saint-Aignan, l’hôtel de Laigue, l’abbaye du Val-de-Grâce, la Bibliothèque nationale de France, l’hôtel de Comans, l’hôtel Colbert de Torcy, l’hôtel de Nevers.
Pour l’architecte Jacques Bruand, voir également l’hôtel Castelan, le bureau des Marchands-Drapiers.
Pour l’architecte Gabriel Le Duc, voir également l’abbaye du Val-de-Grâce, l’église Saint-Louis en l’ile.
Pour l’architecte Jean-Sylvain Cartaud, voir également l’hôtel de Boisgelin, le pavillon d’Orléans, la confrérie des Orfèvres, le couvent de la Madeleine de Traisnel, l’église des Blancs-Manteaux, le lotissement de l’hôtel de Choiseul.
Sources :
Leborgne (Dominique), Guide du promeneur 2e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Hachette, 1994.
Adresse : Place des Petits-Pères
Métro : Place des Petits-Pères
Arrondissement : 2e
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