Les prisons de la Grande
et de la Petite Force (démolies)
L’hôtel de La Force
Entre le 14 et le 22 de l’actuelle rue Malhler s’élevait l’hôtel particulier du duc de La Force. En 1715, il le vend aux quatre frères Pâris qui s’étaient constitués une fortune considérable dans les vivres de l’armée et dans la finance.
La prison de la Grande Force
En 1754, le ministre de la Guerre, le comte d’Argenson, fait l’acquisition de l’hôtel pour le compte de la couronne. Des services administratifs y sont alors installés. En 1780, le ministre Necker décide de transformer l’édifice en une prison moderne pour hommes : elle accueille des détenus condamnés pour délits et dettes civiles. Aménagé par l’architecte Pierre Giraud, l’établissement pénitentiaire prend le nom de Grande Force.
La prison de la Petite Force
De 1785 à 1790, l’architecte Pierre Desmaisons est chargé de construire une annexe en bordure de la rue Pavée destinée aux femmes de mauvaise vie. Pendant les massacres de Septembre (du 2 au 7 septembre 1792), 161 détenues sont massacrés, dont la princesse de Lamballe, amie proche de la reine Marie-Antoinette. Sa tête est promenée dans Paris au bout d’une pique. Les deux prisons continuent à fonctionner jusqu’en 1850, année où les prisonniers sont transférés dans la prison Mazas située rue de Lyon. Les deux prisons sont démolies en 1851.
A la jonction du 22 rue Pavée et du 22 rue Malher subsiste un pan de mur à bossages vermiculés. C’est l’unique vestige de la prison de la Petite Force qui jouxtait l’hôtel de Lamoignon.
Pour l’architecte Pierre Desmaisons, voir également le couvent des Théatins, l’hôtel de Jaucourt, l’immeuble Chopin d’Arnouville, l’immeuble de Montholon, le Palais de Justice, l’hôtel Deruey.
Sources :
Chadych (Danielle), Le Marais, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2005.
Gady (Alexandre), Le Marais, Guide historique et architectural, Paris, Le Passage, 2002.
Adresse : 22 rue Malher
Métro : Saint-Paul
Arrondissement : 4e
Téléphone :