Les secrets
de la colonne de Juillet
Après la destruction de la forteresse de la Bastille pendant la Révolution française, la place de la Bastille est inaugurée le 27 juin 1792. Une première fontaine est édifiée en 1793 : il s’agit d’une statue colossale en plâtre représentant la déesse Isis assise sur un socle. L’eau jaillit de ses mamelles.
Un éléphant géant qui crache de l’eau
Le 2 décembre 1808, la première pierre d’une nouvelle fontaine est posée à l’occasion du 4e anniversaire du sacre de Napoléon 1er. Le projet est confié à l’architecte Jean-Antoine Alavoine. Alimentée par les eaux du tout nouveau canal de l’Ourcq, elle doit prendre la forme d’un gigantesque éléphant. L’eau doit jaillir de sa trompe. Une maquette grandeur réelle, haute de 24 mètres (avec la tour au-dessus de l’éléphant) et longue de 16 mètres, est réalisée par le sculpteur Pierre-Charles Bridan. Elle est installée sur un côté de la place, à l’emplacement de l’actuel Opéra Bastille.
Une colonne en hommages aux victimes de la Révolution de 1830
Après la chute de l’Empire, le projet est abandonné et la maquette est détruite en 1846. Un nouveau projet de monument à l’honneur des victimes des Trois-Glorieuses (les journées sanglantes des 27, 28 et 29 juillet) est décidé le 13 décembre 1830. L’architecte Alavoine est chargé d’édifier une colonne en bronze surmontée d’un chapiteau en bronze et coiffé d’une statue du Génie de la Liberté. L’ensemble culmine à 52 mètres et fait 4 mètres de diamètre. Le fût est creux (il contient l’escalier qui monte au sommet) et en trois partie, symbole des trois journées de juillet. Le nom des combattants tués est inscrit dessus. Le monument est achevé par Joseph-Louis Duc.
Une nécropole sous la colonne
Sous la colonne, une crypte est aménagée pour recevoir les corps des 504 victimes de la révolution de 1830. Plus tard, ils sont rejoints par les corps des 196 victimes de la Révolution de 1848.
Des ossements de momies égyptiennes
Les ossements des victimes de la révolution de 1830 avaient auparavant été inhumés dans des fosses situées dans les jardins du palais du Louvre. Sous Charles X, des momies ramenées d’Egypte par le général Bonaparte avaient également été ensevelies dans les sous-sols du Louvre. Il est donc possible (cela tient sûrement plus de la légende que de la réalité) que des ossements de momies se soient mélangées aux corps des révolutionnaires reposant dans la crypte. Autrefois accessible, la colonne de Juillet ne se visite plus. En revanche, il est prévu de rouvrir prochainement la crypte à la visite.
Sources :
Chadych (Danielle), Le guide du promeneur 12e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.
Hillairet (Jacques), Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Editions de Minuit, réédition de 1997.
Adresse : place de la Bastille
Métro : Bastille
Arrondissement : 12e
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