Le théâtre
de la Renaissance

Le théâtre de la Renaissance – La façade

Le 1er théâtre de la Renaissance est né sous l’impulsion de Victor Hugo et Alexandre Dumas. Les auteurs souhaitent offrir au Romantisme un cadre d’expression digne de son influence. La troupe de la Renaissance élit domicile à la salle Ventadour. La 1ère représentation a lieu le 8 novembre 1838 : Ruy Blas fait un véritable triomphe. Dès 1841, le théâtre de la Renaissance doit fermer ses portes sous la pression de l’Opéra et de l’Opéra-comique qui voient en lui un concurrent.

En 1872, un nouveau théâtre de la Renaissance est construit sur les Grands Boulevards par Charles Delalande, assistant de Charles Garnier (voir l’Opéra Garnier). Il remplace le restaurant Deffieux incendié pendant la Commune de Paris. L’édifice est superbement implanté à l’angle du Boulevard Saint-Martin et de la rue René Boulanger. A l’intérieur, la salle à l’italienne est une des plus belles de Paris.

La façade principale comporte 3 travées. Au-dessus des arcades du rez-de-chaussée, des cariatides groupées par deux sont l’œuvre du sculpteur Albert-Ernest Carrier-Belleuse; elles portent le balcon du 1er étage. Au 1er étage, le portique repose sur des colonnes corinthiennes doubles. Les baies sont surmontées d’oculi encadrés par des enfants jouant de la musique. Au niveau du dernier étage, la lucarne centrale est encadrée de statues allongées tenant un cuir sur lequel est inscrite l’année 1872.

Les façades latérales sont animées par des personnages de scène, à l’expression tantôt rieuse, tantôt douloureuse, qui symbolisent la Comédie et le Drame.

Le théâtre de la Renaissance – La salle

Dès son ouverture, la salle connaît un immense succès, programmant opérettes, opéras-bouffes, opéras-comiques. En 1886, Georges Feydeau y présente sa première pièce, Tailleur pour dames. De 1893 à 1899, la comédienne Sarah Bernhardt (1844-1923) dirige le théâtre et y monte de nombreuses créations : Gismonda de Victorien Sardou, La Princesse lointaine d’Edmond Rostand, Les Amants de Maurice Donnay, La Ville morte de Gabriele D’Annunzio et Lorenzaccio d’Alfred de Musset.

Le théâtre change plusieurs fois de direction. En 1942, Henri Varna, propriétaire du théâtre Mogador et directeur du Casino de Paris, rachète le théâtre alors menacé de destruction. En 1956, la salle est restaurée dans le style Second Empire. De 1989 à 1993, Niels Arestrup dirige le théâtre de la Renaissance. Actuellement, Bruno Moynot et Christian Spillemaecker, codirecteurs, programment des pièces et spectacles comiques.

Sources :
Duclert (Ariane), Guide du promeneur 10e arrondissement, Paris, Parigramme, 1996.
Théâtre de la Renaissance