Le siège de Vivarte

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Le siège du groupe André : le bâtiment

Le siège du groupe André : le bâtiment sur l’avenue de Flandre

L’origine du groupe André

L’histoire du groupe André est née à Nancy en 1896 : un jeune entrepreneur de 23 ans, Alfred Lévy, rachète la Manufacture nancéienne de Chaussures. Il s’associe avec un homonyme, Jérome Lévy. La fabrication de chaussures est encore artisanale à cette époque. Les deux hommes ont compris qu’il était plus judicieux de contrôler l’ensemble de la chaine de production, de la fabrication à la vente en magasin. Ils se lancent dans la chaussure à bas prix. Le nom « André » n’apparaît qu’en 1904 lorsque les deux associés rachètent deux magasins parisiens portant ce prénom comme enseigne. L’affaire prospère vite : 12 magasins en 1906, 57 en 1914, 135 en 1935. Pour sa première campagne publicitaire, André fait appel au groupe Publicis qui invente l’inoubliable slogan « André le chausseur sachant chausser ».

Un nouveau siège social

En 1919, les deux associés rachètent un immeuble datant de 1904, situé à l’angle de l’avenue de Flandre et de la rue de Soissons. Le bâtiment, à vocation industrielle, présente deux façades dotées de grandes ouvertures horizontales : grâce à l’emploi d’une charpente métallique recouverte de béton, les vastes surfaces vitrées apportent la lumière nécessaire pour travailler.

L’âge d’or d’André

Pendant les Trente Glorieuses, la production passe de 1,6 million de paires en 1949 à 3,5 millions en 1958. André possède 148 magasins et conquiert même l’avenue des Champs-Elysées. En 1960, Jean-Louis Descours devient PDG. La marque s’internationalise et ouvre à partir de 1967 des magasins en Belgique, Italie, Canada, puis Allemagne. Le début des années 1980 marque un tournant. L’entreprise se diversifie dans l’habillement et crée la Halle aux vêtements en 1981, puis la Halle aux chaussures. Le 31 mai 1981, André ouvre son 500e magasin. Alors que le groupe voit ses ventes de chaussures souffrir de la crise économique, il se lance dans de nombreuses acquisitions dans l’habillement : Caroll, Creeks, Liberto et Kookaï.

Le siège du groupe André : le bâtiment contemporain, quai de Seine

Le siège du groupe André : le bâtiment contemporain donnant sur le quai de Seine

Un agrandissement réhabilitant l’ornement

En 1991, le groupe André fait appel à l’architecte Stanislas Fiszer pour l’agrandissement de son siège social. Le nouveau bâtiment prolonge l’ancien dans sa partie située rue de Soissons. Puis il s’articule grâce à une rotonde d’angle avec une longue façade de 140m de longueur sur le quai de Seine. C’est une architecture qui renoue avec la tradition haussmannienne et épouse le gabarit des immeubles mitoyens. L’architecte a composé de façon contemporaine une façade comportant soubassement, corniche et attique. Fiszer réhabilite l’ornementation à contre-courant des architectes contemporains : avec des éléments en fonte d’aluminium, il anime bandeaux horizontaux et corniche moulurée par des motifs contemporains revisitant ceux de la tradition antique.

Le groupe Vivarte

En 2000, Georges Plassat devient président de l’entreprise. Cet homme d’affaire a auparavant occupé le poste de directeur-général de Casino France, puis il a rejoint le groupe Carrefour en 1997, dirigeant la filiale espagnole. En 2001, le groupe André change de nom et devient Vivarte. Sous l’impulsion de Plassat, le groupe, alors très en difficulté, renoue avec le profit au prix de restructurations. En 2002, André ne compte plus que 203 magasins mais Vivarte se développe avec l’acquisition de plusieurs marques : Naf Naf, Chevignon, Beryl.

Le siège du groupe André : le bâtiment

Le siège du groupe André : le bâtiment

Le 1er groupe français d’habillement

En 2004, Vivarte est racheté à 55 % par le fond d’investissement PAI Partners, puis revendu en 2006 au fond britannique Charterhouse. Ces achats se font hélas par Leverage Buy Out (LBO), c’est-à-dire avec peu de fonds propres, ce qui fait peser sur l’entreprise une charge financière considérable, les profits étant aspirés par le remboursement de la dette. Pourtant, les acquisitions s’amplifient : Pataugas, Minelli, San Marina, Cosmoparis, Besson, Merkal, Fosco. Vivarte devient le premier groupe français d’habillement.

Une concurrence féroce

Le groupe doit en plus affronter la concurrence de nouveaux venus qui ont une image plus moderne (H&M, Zara) ou sont plus compétitifs (Kiabi). La restructuration et la cession de plusieurs marques devient inévitable. Georges Plassat quitte Vivarte en 2012 et le groupe va connaître pas moins de 5 PDG en 5 ans ! En 2016, Kookaï, Pataugas et Chevignon sont mise en vente. 147 magasins de la Halle aux Chaussures sont fermés. Le groupe Vivarte n’a visiblement pas fini de céder une partie de ses actifs. En 2018, la marque André a été rachetée par le site français de vente en ligne Spartoo.

Pour l’architecte Stanislas Fiszer, voir également le CARAN.

Sources :
Hoyet (Jean-Michel), L’architecture contemporaine à Paris, Paris, Techniques et architecture, groupe Editions Altedia, 1996
Philipp (Elizabeth), Guide du promeneur 19e arrondissement, Paris, Parigramme, 1994

Adresse : 28 avenue de Flandre

Métro : Stalingrad

Arrondissement : 19e

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