Le pavillon de Hanovre (déplacé)
Le maréchal de Richelieu
Armand de Vignerot du Plessis (1696-1788), duc de Richelieu, est un aristocrate haut en couleur. D’abord ambassadeur à Vienne (1725-1729), il commande ensuite le Languedoc (1738-1755) avant de devenir gouverneur de la Guyenne. Courageux homme de guerre, il concourt à la victoire de Fontenoy (1745) : il obtient le bâton de Maréchal de France en 1748. Pendant la guerre de 7 ans (1756-1763), Richelieu commande l’armée du Hanovre.
Mais le duc est aussi resté célèbre pour sa débauche. Trois fois marié, il accumule les conquêtes féminines : Elizabeth d’Orléans (fille du futur régent), Charlotte-Aglaé d’Orléans (sœur de la précédente), la marquise du Châtelet, la baronne de Tencin, etc.
Le pavillon de Hanovre
A Paris, le maréchal réside dans l’hôtel d’Antin (démoli), dont l’entrée se situait au n° 34 rue Saint-Augustin. A l’arrière de l’hôtel, les jardins se prolongent jusqu’au boulevard des Italiens.
En 1760, Richelieu fait construire un pavillon au fond du jardin, à l’angle du boulevard des Italiens. L’auteur est Jean-Michel Chevotet (1698-1772) : ce brillant architecte entré à l’Académie royale en 1732 travaille déjà pour le duc et a créé un appartement Rocaille à l’hôtel d’Antin.
Une architecture de style Louis XV
Ce pavillon est un magnifique exemple d’architecture Louis XV. Il est centré sur une rotonde placée à l’angle des deux rues. Au 1er étage, un long balcon sur consoles embrasse l’ensemble de la façade. Les hautes fenêtres en plein cintre sont sommées de gracieux mascarons. Celles de la rotonde sont encadrées de pilastres corinthiens entièrement sculptées.
L’édifice est très vite surnommé « pavillon de Hanovre », en référence à la province que le maréchal venait de piller pendant la guerre de Sept Ans. Il sert en fait aux rendez-vous galants du maréchal.
Un lieu d’exposition pour la maison Christofle
En 1791, le jardin de l’hôtel d’Antin est loti. Le pavillon de Hanovre devient alors un café-concert puis une maison de jeux. En 1851, Charles Christofle le transforme en magasin pour exposer ses pièces d’orfèvrerie.
Un nouvel écrin, le parc de Sceaux
En 1932, l’architecte Noël Lemaresquier prend soin de démonter le pavillon avant d’édifier à la place le palais Berlitz. Son confrère Léon Azéma se charge de le remonter dans le parc du château de Sceaux, dans l’axe du canal de Seignelay.
Pour l’architecte Jean-Michel Chevotet, voir également l’hôtel Perrinet de Jars, l’hôtel Cromot du Bourg.
Sources :
Gallet (Michel), Les architectes parisiens du XVIIIe siècle, Paris, Mengès, 1995.
Leborgne (Dominique), Le guide du promeneur 2e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.
Adresse : Parc de Sceaux
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