Schola Cantorum
Le couvent
des bénédictins Anglais
Le couvent des bénédictins Anglais
En 1640, des moines bénédictins anglais fuient les persécutions suite au schisme entre l’église protestante anglaise et l’église catholique. Ils se réfugient à Paris et s’installent rue Saint-Jacques dans une maison achetée au couvent des Feuillantines voisin. Grâce à la générosité de Louis XIV, une chapelle est construite entre 1674 et 1677. Elle est placée sous le vocable de Saint Edmond, roi et martyr.
Le tombeau des Stuart
Chassé par son gendre Guillaume III d’Orange, Jacques II Stuart (1633-1701), roi catholique d’Angleterre, se réfugie en France au château de Saint-Germains-en-Laye. A sa mort en 1701, sa dépouille est enterrée dans le couvent des bénédictins Anglais. Son cerveau, déposé dans une urne en bronze, rejoint le Collège des Irlandais. La fille aînée de Jacques II, Louise-Marie Stuart, épouse de Guillaume III d’Orange, décédée en 1695, rejoint ensuite la tombe de son père. A la Révolution, le couvent est confisqué et les tombes des Stuart sont profanées. Par la suite, les bâtiments connaissent des affectations diverses : une manufacture de coton, les locaux de l’Ecole Polytechnique, une école de marine, des institutions religieuses.
La fondation de Schola Cantorum
La Schola Cantorum est née de la volonté de Charles Bordes (1863-1909), professeur et compositeur de musique. En 1896, il fonde avec Vincent d’Indy et Alexandre Guilmant une société de musique sacrée, baptisée Schola Cantorum. Au tout début, le conservatoire s’installe dans le collège Stanislas. Puis en 1900, sous la direction de Vincent d’Indy, l’école déménage dans l’ancien couvent des bénédictins Anglais, où elle est toujours établie. Tout au long du XXe siècle, Scola Cantorum a accueilli des maîtres et des élèves prestigieux : Isaac Albeniz, Léon Barzin, Charles Bordes, Joseph Canteloube, Gaby Casadesus, Sergiu Célibidache, Jacques Chailley, Maurice Duruflé, Jean-Jacques Grunenwald, Alexandre Guilmant, Vincent d’Indy, Alexandre Lagoya, Wanda Landowska, Jean Langlais, Daniel Lesur, Roland Manuel, Olivier Messiaen, Darius Milhaud, Maurice Ohana, Ida Presti, Albert Roussel, Eric Satie, Déodat de Séverac, Paul Tortelier, Joaquim Turina, Edgar Varèse, Louis Vierne, Karin Waehner, etc.
L’architecture du couvent
Le 1er bâtiment visible dans la cour abrite la chapelle du XVIIe siècle. Elle est situé au 1er étage. Le portail visible tout à gauche, encadré de colonnes corinthiennes doubles et couronné, semble suspendu dans le vide au niveau du 1er étage : c’était l’entrée de la chapelle, accessible par un escalier extérieur aujourd’hui disparu. A l’intérieur, la nef de la chapelle a été scindée en deux niveaux mais elle conserve sa voûte cintrée. C’est ici qu’ont lieu les concerts. Le petit oratoire à pilastres où était exposé le cercueil de Jacques II existe toujours.
Côté jardin, la chapelle communique avec deux ailes perpendiculaire. L’aile Nord date du XVIIe siècle. L’aile Sud, plus intéressante, a été ajoutée au XVIIIe siècle par l’architecte Claude-Louis Daviler, un des maître du rocaille en France. Les façades de l’aile Sud, percées de baies en plein cintre et agrémentées de mascarons, sont remarquables. A l’intérieur, l’escalier à vide central et un salon décoré de boiseries rocaille sont de très belle facture. Pour découvrir la salle de concert de Schola Cantorum et écouter de la musique sacrée, vous pouvez assister aux auditions publiques qui ont lieu un samedi par mois. Renseignez-vous sur leur site.
Pour l’architecte Claude-Louis Daviler, voir également la maison des Trois Chapelets.
Sources :
Gady (Alexandre), La Montagne Sainte-Geneviève et le Quartier Latin, Paris, Hoëbeke, 1998.
Hillairet (Jacques), Connaissance du Vieux Paris, Paris, Rivages, 1956
Schola Cantorum
Adresse : 269 rue Saint-Jacques
Métro : Port-Royal ou Luxembourg (RER B)
Arrondissement : 5e
Téléphone : 01 43 54 15 39