L’atelier
de Théodore Géricault
Un atelier rue des Martyrs
L’immeuble néoclassique du n°23 rue des Martyrs cache un lieu ravissant chargé d’histoire : l’atelier où le peintre Théodore Géricault (1791-1824) travailla de 1813 jusqu’à sa mort. En pénétrant dans la cour pavée, on est immédiatement sous le charme de l’endroit : deux ailes basses se font face tandis qu’au fond un petit jardin est entouré de grilles. Devant ce jardin se dresse une fontaine surmontée d’un médaillon sculpté représentant Géricault. De son vivant, c’était un jardin très profond qui communiquait avec le n°6 rue Laferrière. L’atelier du peintre se trouvait au bout de l’aile sur la gauche face au jardin. On reconnaît au 1er étage les grandes baies en plein cintre de l’atelier.
Le radeau de la Méduse
En 1818, Géricault s’attaque à son œuvre la plus connue, le Radeau de la Méduse. Ce tableau s’inspire du naufrage de la frégate la Méduse, en 1816 : on y voit les naufragés qui, après avoir pratiqué le cannibalisme pour survivre, aperçoive le bateau qui va venir les sauver. Considéré aujourd’hui comme un chef d’œuvre de la peinture romantique, le tableau fut pourtant très mal reçu par la critique. Pour exécuter cette toile de 5 mètre de haut sur 7 de large, Géricault loua un second atelier plus grand dans le faubourg du Roule.
L’artiste romantique par excellence
Géricault était à la fois farouche et tourmenté, passionné par l’étude de la folie et des chevaux. Le thème du cheval est d’ailleurs central de son œuvre. Excellent cavalier, il ne montait que des chevaux entiers, fougueux, qui pouvaient l’emporter à toute barde. Sa vie amoureuse fut aussi tumultueuse. Il eut entre autre une relation amoureuse avec sa tante Alexandrine Caruel de Saint-Martin, âgée de seulement quelques années de plus que lui. Ils auront un fils ensemble.
Une mort tragique à 32 ans
En août 1823, Géricault se brise le dos en tombant de cheval rue des Martyrs. On diagnostique une phtisie de la colonne vertébrale. Il souffre le martyr pendant des mois et s’éteint le 26 janvier 1824 à 32 ans. On pense aujourd’hui que le peintre succomba plus probablement à la syphilis. Jusque dans sa mort tragique, il incarne l’artiste au destin romantique. L’immeuble est fermé par un digicode.
Source :
Goldemberg (Maryse), Guide du promeneur 9e arrondissement, Paris, Parigramme, 1997
Adresse : 23 rue des Martyrs
Métro : Notre-Dame de Lorette
Arrondissement : 9e
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