Le théâtre
des Champs-Elysées
De l’acier au béton
Le projet d’un nouveau théâtre près des Champs-Elysées est porté par Gabriel Astruc, journaliste et directeur de la société musicale. L’ architecte Henry Van de Velde est retenu pour le projet. Prévue en acier, la structure sera toutefois réalisée en béton : un contre-projet plus économique des frères Perret est finalement choisi.
Une façade Art déco
Le bâtiment est construit en 1913. Les frères Perret font pour ce projet une entorse à leur principe : le béton n’est pas laissé apparent à l’extérieur, au profit d’une façade en marbre blanc, décorée de bas-reliefs. Ces bas-reliefs sont l’œuvre du sculpteur Antoine Bourdelle ; Ils évoquent des scènes antiques et les disciplines artistiques. La façade, aux lignes géométriques, s’inspire de l’ Art déco.
Des décors confiés aux plus grands artistes
A l’inverse, le bâtiment conserve sa structure en béton apparente à l’intérieur. La grande salle peut accueillir plus de 2.000 personnes. Les traditionnelles loges font place à des balcons étagés. Le grand hall est décoré de peintures mythologiques d’Antoine Bourdelle. Le bandeau entourant la coupole de la grande salle est l’œuvre de Maurice Denis, illustrant des thèmes musicaux. Les luminaires sont confiés à Lalique. Plus tard, une deuxième salle, plus petite, est adjointe à la première. Baptisée La Comédie des Champs-Elysées, elle reçoit des compositions d’ Edouard Vuillard pour son décor.
Des créations qui font scandale
Le théâtre des Champs-Elysées est sans doute celui qui a le plus promu les avant-gardes artistiques du XXe siècle. Les ballets russes de Serge de Diaghilev s’y produisent à son ouverture en 1913. La même année « le Sacre du Printemps » d’Igor Stravinsky chorégraphié par Nijinsky fait scandale par sa modernité. Les plus belles créations des années Folles y sont présentées : le « Tombeau de Couperin » de Maurice Ravel, « Les mariés de la tour Eiffel » de Jean Cocteau, « La Création du monde » de Blaise Cendrars et D. Millaud. Après guerre, les ballets Roland Petit s’y produisent, puis le Grand Ballet de Monte-Carlo financé par le marquis de Cuevas. La salle accueille aujourd’hui des concerts classiques, des concerts de jazz, de la danse et de l’opéra.
Pour l’architecte Auguste Perret, voir également l’immeuble de la rue Franklin, le Conseil économique et social, l’immeuble de la rue Raynouard, la salle Cortot, le Mobilier national, la maison-atelier Mela Muter, le garage Ponthieu, la maison-atelier Braque.
Sources :
Sorel (Philippe), Guide du promeneur 8e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.
Adresse : 15 avenue Montaigne
Métro : Alma-Marceau
Arrondissement : 8e
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