La résidence Point du Jour

La résidence Point du Jour

L’art de faire oublier la densité

Coutumier des grands projets urbanistiques (Marseille, Alger, Pantin, Montrouge, Meudon-la-Forêt), Fernand Pouillon (1912-1986) signe avec la résidence Point du Jour l’une de ses plus belles réalisations. A l’emplacement de l’usine de moteurs Salmson, l’architecte réalise entre 1957 et 1963 un vaste programme de 2.260 logements destinés aux classes moyennes. Sur 7 hectares, il réalise la prouesse de ne pas laisser percevoir à l’œil la présence de 25 immeubles d’une hauteur allant de un à vingt étages.

La résidence Point du Jour

A rebrousse-poil de l’îlot ouvert

A l’inverse des partisans de l’îlot ouvert complètement déconnecté de la rue (comme Le Corbusier), Pouillon ordonne les bâtiments autour de vastes espaces paysagers (dessinés par le paysagiste Daniel Collin) procurant une sensation très agréable d’intimité et de quéitude. Jardins, bassins, sculpture-fontaine (de François Stahly), passages, rampes, transparence de rez-de-chaussée combinés à cinq types de volumes (2 hauteurs de barres et 3 hauteurs de tours) offrent une composition harmonieuse aux qualités humaines et sculpturales. L’architecte aimait d’ailleurs citer comme source d’inspiration les cités médiévales italiennes ou la place du palais-Royal.

La résidence Point du Jour

La géométrie et la pierre banchée

Adepte de trames simples permettant une conception rapide, Fernand Pouillon utilise une trame (porteuse) de 3,40m pour tous les appartements, redécomposée en modules de 85 cm en façade. Préférant la pierre au béton (encore à contrecourant de ses confrères), il en fait usage avec de la pierre de Bourgogne banchée. Pour les deux tours les plus hautes (20 étages), il privilégie quatre façades presque identiques et largement vitrées. Les tours de 11 et 15 étages sont sûrement les plus emblématiques du projet : elles opposent des façades vitrées au sud à des façades dessinant une grille géométrique au nord, évitant ainsi un effet de monotonie.