La Folie-Sandrin

La Folie-Sandrin

La Folie-Sandrin

La Folie Sandrin est une maison de campagne construite par un certain Sandrin, marchand de bougie, qui fait l’acquisition en 1774 d’une propriété située en haut de la Butte-Montmartre, dans le vieux village de Montmartre. La maison devait être spacieuse puisqu’un inventaire de 1795 recense au rez-de-chaussée un grand salon, un boudoir, une salle de billard, une salle à manger, une grande cuisine et un office. Au 1er étage, on dénombre neuf pièces, avec huit cheminées ornées de glaces et une grande cuisine. Au 2e étage, à nouveau neuf pièces. A l’arrière de la maison, le jardin occupe un hectare.

La Folie-Sandrin : le jardin à l'arrière descend jusqu'à la rue de l'Abreuvoir

La Folie-Sandrin : le jardin à l’arrière descend jusqu’à la rue de l’Abreuvoir

En 1805, le docteur Pierre-Antoine Prost, disciple de Philippe Pinel, fait l’acquisition de la demeure pour y ouvrir une maison de santé pour malades mentaux, dans un cadre propice à ses nouvelles méthodes : il s’efforce de chercher la véritable raison de la maladie mentale de ses patients. En 1818, le docteur Prost agrandit la maison avant de la vendre en 1820 au docteur Esprit-Silvestre Blanche (1796-1852). Lui aussi se réfère aux pratiques inventées par Pinel.

La Folie-Sandrin vers 1830

La Folie-Sandrin vers 1830

Le docteur Blanche y accueille les personnes démunies aussi bien que les écrivains et artistes : les poètes Lassailly, Antonin Deschamps, Gérard de Nerval, l’écrivain Jacques Arago, l’acteur Monrose, le compositeur Charles Gounod y ont séjourné. En 1846, Blanche transfère son établissement dans l’hôtel de Lamballe, dans le village de Passy. La Folie-Sandrin va alors connaître diverses affectations : une institution pour jeunes filles de bonne famille, puis une fabrique de broderies, puis à nouveau une école normale pour jeunes filles.

La Folie-Sandrin avant restauration

La Folie-Sandrin avant restauration

Au début des années 1970, la propriété est rachetée par des promoteurs qui y voient une opération juteuse. A cette occasion, le fronton triangulaire qui avait disparu au XIXe siècle est restitué. La maison est alors séparée en appartements de luxe qui se vendent à prix d’or. Le comédien Jean Marais (1913-1998) y eut longtemps un appartement qu’il occupait lors de ses séjours parisiens.

Sources :
Chadych (Danielle) et Leborgne (Dominique), Guide du promeneur 18e arrondissement, Paris, Parigramme, 1996.
Trouilleux (Rodolphe), Paris secret et insolite, Paris, Parigramme, 1996.

Adresse : 22 rue Norvins

Métro : Lamarck-Caulaincourt

Arrondissement : 18e

Téléphone :