La cour batave
La cour batave est un ensemble d’immeubles construits à partir de 1790 par deux spéculateurs hollandais, Abbema et de Witt, d’où son qualificatif de « batave ». Cette cité, une des premières à Paris, occupait le périmètre situé entre la rue Saint-Denis, la rue de la Cossonnerie, la rue Berger et le boulevard de Sébastopol.
La cité est dessinée par les architectes néoclassiques Jean-Nicolas Sobre et Célestin-Joseph Happe. Autour d’une grande cour fermée, des immeubles de six niveaux (dont 5 d’habitation) s’ouvrent sur celle-ci par des galeries marchandes. L’implantation de boutiques sous des arcades, à l’abri des intempéries, va d’ailleurs connaître un certain succès à Paris avec la rue des Colonnes et surtout la rue de Rivoli un peu plus tard sous le 1er Empire.
Les galeries de la cour batave annoncent la mode des passages couverts qui connaîtront un succès fulgurant à Paris pendant la 1ère moitié du XIXe siècle. La cour batave est démolie lors du percement du boulevard de Sébastopol à partir de 1858. Le seul vestige est l’immeuble situé à l’angle de la rue Saint-Denis et de la rue de la Cossonnerie : sur sa façade est gravée l’inscription « maison batave 1795-1859 ». A l’exception de la frise à l’antique qui court sous la corniche, les façades sont dépourvues d’éléments sculptés, une sobriété caractéristique de l’architecture néoclassique.
Pour l’architecte Célestin-Joseph Happe, voir également l’hôtel de Bourrienne.
Sources :
Gallet (Michel), Les architectes parisiens du XVIIIe siècle, Paris, Mengès, 1995.
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Hachette, 1995
Adresse : 60 rue Saint-Denis
Métro : Châtelet ou Etienne Marcel
Arrondissement : 1er
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