L’hôtel Osiris
Issu d’une famille juive marocaine, Daniel Iffla (1825-1907) est originaire de Bordeaux. Monté à Paris, il est d’abord employé dans la société de Jules Mirès et de Moïse Millaud avant de faire fortune à la bourse. En 1861, il prend le patronyme « Osiris », suite à une faillite qui éclabousse son nom. Ses affaires florissantes vont lui permettre de devenir un grand mécène des Arts, de la Sciences et de la communauté juive à travers le monde.
Admirateur de Napoléon 1er, Daniel Osiris achète en 1896 le château de la Malmaison. La maison de campagne de Joséphine de Beauharnais et de Napoléon Bonaparte tombe alors en ruine. Il la fait restaurer avant de l’offrir à l’Etat français en 1903. Osiris finance la construction de plusieurs synagogues à travers le monde : à Paris rue Buffault, à Arcachon, à Tours, à Vincennes, à Tunis, à Lausanne.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, Daniel Osiris se fait construire un hôtel particulier dans le quartier Saint-Georges. A l’intérieur, il entrepose sa collection personnelle d’œuvres d’art. Assez éclectique, cette collection rassemble des reliques napoléoniennes, des tableaux (dont un van Dyck), du mobilier XVIIIe, des portraits de grands hommes, de la faïence italienne, des vases chinois. L’hôtel Osiris est lui-même un édifice de style éclectique, essentiellement inspiré par la Renaissance. Cette influence se lit dans les bossages vermiculés du rez-de-chaussée, les pilastres encadrant les fenêtres, la balustrade richement sculptée et la lucarne à baies géminées.
A sa mort en 1907, Osiris lègue sa fortune à l’Institut Pasteur et à l’Etat français. Grâce aux suggestions de la comtesse Greffulhe, très impliquée dans la promotion de la recherche scientifique, son legs sera employé à la création de l’Institut du Radium, devenu aujourd’hui l’Institut Curie.
Quant à la belle collection Osiris, elle est, selon le souhait du philanthrope, exposée à la Malmaison, dans le pavillon Osiris construit à cet effet en 1924. Le banquier a aussi légué la somme considérable de 2 millions de francs à la ville de Bordeaux, à charge pour elle de créer un asile de jour pour les travailleurs pauvres et indigents.
Sources :
Goldemberg (Maryse), Guide du promeneur 9e arrondissement, Paris , Parigramme, 1995.
Jarrassé (dominique), Osiris, mécène juif nationaliste français, Esthétiques du Divers, 2009.
Adresse : 9 rue La Bruyère
Métro : Saint-Georges
Arrondissement : 9e
Téléphone :