L’hôtel de Sourdeval
ou hôtel Maurice de Wendel
L’architecte Louis Parent
Louis Parent (1854-1909) est issu d’une véritable dynastie d’architectes : Il est le petit-fils de l’architecte Albert Parent, le fils de l’architecte Clément Parent (1823-1884) et le neveu de l’architecte Henri Parent (1819-1895), le plus connu de tous. En 1892, Louis Parent est chargé d’édifier un hôtel particulier pour Zélie Ratisbonne, veuve d’Alfred Lalouel de Sourdeval. L’hôtel sera constitué de deux appartements, l’un destiné à Zély de Sourdeval, l’autre à sa fille Jeanne et son gendre, le banquier Charles Demachy.
Une demeure inspirée de l’architecture classique française
Inspiré de l’architecture classique française, l’hôtel donne directement sur l’avenue de New-York, ce qui permet de profiter de la vue sur la Seine. L’édifice déploie une longue façade de sept travées rythmée par deux petits avants-corps appareillés à refends. L’avant-corps de gauche est l’entrée de l’hôtel. L’hôtel est double en profondeur et donne à l’arrière sur un jardin à l’anglaise. Au-rez-de-chaussée, les hautes baies en plein cintre ouvrent sur les salons de réception ; elles sont sommées de mascarons de femme sculptés par Joseph Carlier. Le 1er étage est moins développé en hauteur et présente des baies légèrement cintrées. Les clefs de baie richement sculptées et les splendides ferronneries des garde-corps et balcons agrémentent la façade.
De la banque à la sidérurgie
Charles Demachy (1852-1911) gère la banque familiale Seillière-Demachy. Au cours du XIXe siècle, cette banque a financé le développement de deux empires sidérurgiques : l’empire Wendel et l’empire Schneider. En 1910, Charles Demachy vend l’hôtel à Maurice de Wendel (1879-1961), industriel et homme d’affaire appartenant à la dynastie des Wendel. Il est le grand-père d’Ernest-Antoine Seillière de Laborde, président du MEDEF de 1997 à 2005. En 1923-1925, Maurice de Wendel fait appel au célèbre peintre et décorateur José-Maria Sert, surnommé « le Tiepolo des milliardaires » pour le décor de la salle de bal donnant sur la Seine. Ce décor, peint à la laque sur fond d’or, a pour thème le départ de la reine de Saba. Outre ce salon, Maurice de Wendel fait décorer un deuxième salon avec six tapisseries d’Aubusson. La salle à manger est alors refaite dans un goût italien : elle comporte un ensemble de colonnes monumentales et une suite de bas-reliefs représentant des allégories mythologiques.
Un décor remonté au musée Carnavalet
A la dispersion des collections de l’hôtel de Wendel en 1981, le décor de la salle de bal a été racheté par le musée Carnavalet. Il a été remonté dans l’hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau, une extension du musée. L’hôtel de Wendel était à vendre en 2013 pour une somme avoisinant les 45 millions d’euros. Avec ses 2.750 m2, 35 pièces dont 16 chambres et son jardin d’environ 2.000 m2, c’est une demeure d’exception, qui plus est en parfait état. Elle a d’ailleurs trouvé preneur…
Pour l’architecte Louis Parent, voir également l’hôtel de Levis.
Source :
Crosnier Leconte (Marie-Laure), Guide du patrimoine 16e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.
Adresse : 28 avenue de New-York
Métro : Iéna
Arrondissement : 16e
Téléphone :