L’hôtel de la reine Hortense (démoli)
Cet hôtel particulier est bâti en 1772 par le richissime financier Jean-Jacques de Laborde (voir l’hôtel de Laborde) dans un but spéculatif. La demeure est acquise par François David Bollioud de Saint-Julien (1713-1788), baron d’Argental et receveur général du clergé.
En 1797, l’hôtel est acquis par le financier Marc Antoine Joseph de Lannoy, fournisseur aux armées. Lannoy commande au peintre Pierre-Paul Prud’hon (1758-1823) des décors pour deux salons : le salon de la Richesse et le salon des Saisons. Exécutés en 1798 et 1801, ces décors sont des chefs d’œuvre des styles Directoire et Empire. Le salon de la Richesse a pour thème la richesse et comprend 28 compositions peintes sur bois et sur toile divisées en trois registres : quatre grandes figures allégoriques (La Richesse, Les Arts, Les Plaisirs et La Philosophie), quatre dessus-de-porte représentant les quatre heures du jour et un ensemble de compositions qui ornaient le bas des murs. Le second salon a pour thème les Saisons. Il est orné d’une frise courant tout autour de la pièce en haut des quatre murs.
Sous l’Empire, l’hôtel Bollioud de Saint-Julien est la propriété de Louis Bonaparte (1778-1846) à partir de 1804. En 1808, son épouse, Hortense de Beauharnais (1783-1837), surnommée la reine Hortense (son mari est roi de Hollande), y met au monde Charles-Louis Napoléon (1808-1873), le futur empereur Napoléon III.
A la chute de l’Empire, l’hôtel particulier va successivement appartenir à trois richissimes banquiers : Torlonia (1815) Hagerman (1818) puis Salomon Mayer de Rothschild (de 1832 à 1899).
En 1899, l’hôtel de la reine Hortense est finalement démoli. A la place a été ouverte la rue Pillet-Will. Une plaque sur un des immeubles rappelle qu’ici s’élevait la maison où naquit Napoléon III.
Ayant été enlevées au XIXe siècle, les peintures du salon de la Richesse et du salon des Saisons furent longtemps considérées comme perdues. Heureusement, ces décors dispersés au gré des ventes aux enchères ont été identifiés puis acquis par le musée du Louvre grâce au mécénat de la société Eiffage. Ils sont visibles dans les salles du département des objets d’art. Parmi eux, les quatre panneaux principaux du Salon de la Richesse ont été retrouvés : ce sont des allégories peintes sur bois, accompagnées de dessus-de-portes sur toile figurant, en feints bas-reliefs, les quatre heures du jour : Le Matin (disparu), Midi ; L’Après-Midi et Le Soir.
Source :
Ministère de la Culture
Adresse : rue Pillet-Will
Métro : Chaussée d’Antin-Lafayette
Arrondissement : 9e
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