L’église Notre-Dame
des Blancs-Manteaux
Plusieurs ordres religieux successifs
En 1258, Saint-Louis donne un couvent aux moines de l’ordre des Servites de Marie. Les servites sont surnommés les Blancs-Manteaux en raison de leur habit de couleur blanche, symbole de la virginité de la Vierge. Cet ordre mendiant est destiné à la vie contemplative, mais également à l’apostolat. En 1274, des frères Ermites de l’ordre de Saint-Guillaume, appelé Guillemites, remplacent les Blancs-Manteaux dans ce monastère. Au XVIIe siècle, des moines bénédictins de la congrégation de Saint-Maur les remplacent à leur tour. Ils y installent leur noviciat, fort réputé et rival de celui de l’abbaye Saint-Germain-des-Prés.
Une église rebâtie au XVIIe siècle
Le couvent menaçant ruine, il est reconstruit de 1685 à 1690 par l’architecte Charles Duval. Faute de moyen, le portail de la façade Sud n’est pas achevé. A l’intérieur, l’édifice est dépourvu de transept. La nef voûtée en berceau est particulièrement lumineuse : elle est éclairée par de vastes fenêtres hautes cintrées et repose sur de grandes arcades scandées de pilastres corinthiens. Ces arcades sont sommées de 18 médaillons figurant la Vierge, le Christ, les apôtres, les saints.
La façade de l’église des barnabites
L’église des Blancs-Manteaux ne recevra sa façade qu’en 1863 : elle provient de celle de l’église des Barnabites. Située sur l’île de la Cité, cette église fut élevée en 1703 par l’architecte Jean-Sylvain Cartaud (1675-1758) et fut démolie au moment du percement du boulevard du Palais. Sa façade est alors remontée par l’architecte Victor Baltard sur l’église Notre-Dame des Blancs-Manteaux. De belles proportions, elle est percée d’une porte en plein cintre encadrée de pilastres doriques. Au-dessus, la fenêtre centrale est encadrée de pilastres ioniques et de consoles renversées placées aux extrémités. Autre vestige du couvent, la fontaine des Guillemites, œuvre de Jean Beausire (1705), a été remontée en 1929 contre le mur Est de l’église donnant sur le square Charles-Victor-Langlois.
Des bâtiments conventuels de l’ancien couvent, il ne subsiste aujourd’hui qu’une petite portion (au n°53 rue des Francs-Bourgeois) devenue le presbytère de l’église.
Pour l’architecte Jean-Sylvain Cartaud, voir également l’hôtel de Boisgelin, le pavillon d’Orléans, la confrérie des Orfèvres, le couvent de la Madeleine de Traisnel, l’église Notre-Dame des Victoires, le lotissement de l’hôtel de Choiseul.
Pour l’architecte Victor Baltard, voir également l’église Saint-Augustin, l‘église Saint-Philippe du Roule, l’hôtel du Timbre, l’église du Saint-Esprit, la Mairie du 2e arrondissement, les Halles de Paris.
Source :
Chadych (Danielle), Le Marais, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2010.
Adresse : 12 rue des Blancs-Manteaux
Métro : Hôtel de Ville
Arrondissement : 4e
Téléphone :