L’hôtel
Pourfour du Petit

L’hôtel Pourfour du Petit : l’étonnante façade sur cour

Cet hôtel particulier est construit en 1753 pour Etienne Pourfour du Petit (1717-1789), fils du médecin, anatomiste et ophtalmologue François Pourfour du Petit, auteur de plusieurs mémoires scientifiques. Il est lui-même docteur-régent et deviendra doyen de la faculté de Médecine en 1782.

Situé en fond de cour, le logis présente une façade insolite : l’étroite partie centrale (3 travées) est encadrée d’ailes placées très en avant, aux angles arrondis. Sur les ailes, la plupart des ouvertures sont aveugles et ont du être bouchées ultérieurement.

Le décor sculpté est abondant : la porte d’entrée est surmontée d’un mascaron représentant Hercule tandis que les autres baies sont surmontées d’agrafes sculptées. Une frise décorative court sous la corniche saillante. Enfin, la travée centrale est surmontée d’un petit fronton triangulaire au niveau du comble. Malheureusement, la surélévation du comble a fortement compromis l’équilibre de l’ensemble.

Hôtel Pourfour du Petit : le revers du bâtiment sur rue

A l’arrière du logis, l’ancien jardin est maintenant couvert d’une grande verrière : cet aménagement date du début du XXe siècle, lorsque l’édifice servait de bureaux à la distillerie Bardin et Perraud.

L’hôtel Pourfour du Petit servit à une évasion célèbre le 12 juillet 1834 : incarcérés dans la prison voisine Sainte-Pélagie, située rue de la Clef, huit détenus républicains engagés contre la Monarchie de Juillet s’en échappèrent en utilisant un souterrain reliant l’hôtel à la prison. Parmi eux se trouvaient Godefroy Cavaignac, Armand Marrast et l’avocat Berryer. Aujourd’hui, l’hôtel est en partie occupé par une société. Il est possible d’entrer dans la cour intérieure en semaine.

Sources :
Dreyfuss (Bertrand), Guide du promeneur 5e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.
Gady (Alexandre), La Montagne Sainte-Geneviève et le Quartier Latin, Paris, Hoëbeke, 1998.