A la Mère de famille

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A la Mère de famille : la boutique historique, rue du Faubourg-Montmartre

A la Mère de famille : la boutique historique, rue du Faubourg-Montmartre

Une épicerie à l’origine

Au début des années 1760, Pierre-Jean Bernard, originaire de Coulommiers, ouvre une épicerie au n°35 rue du Faubourg Montmartre. Il est muni d’un diplôme d’épicier que le procureur du roi lui a remis. En pleine tourmente révolutionnaire, Jeanne Bernard, l’une de ses filles, épouse Jean-Marie Bridault, issu d’une famille d’épiciers réputés du Faubourg Saint-Antoine. En 1807, Marie-Adelaïde Bridault prend la succession de l’épicerie du faubourg Montmartre ; elle va laisser son nom à la boutique, surnommée « La mère de famille ».

En 1810, Alexandre Grimod de la Reynière (voir l’hôtel Grimod de la Reynière), le premier critique gastronomique de notre histoire, consacre une page dans son Almanach des Gourmands à « La mère de famille » , dirigée par la jolie veuve Bridault, dont il vante les qualités d’épicière.

A la Mère de famille : la boutique historique, rue du Faubourg Montmartre

A la Mère de famille : la boutique historique, rue du Faubourg Montmartre

L’essor de la confiserie

A partir de 1825, son fils, Ferdinand Bridault, et sa belle-fille, Joséphine Delafontaine, en font l’une des épiceries fines les plus en vue de la capitale. A cette époque, le quartier est devenu très à la mode, avec notamment l’emménagement de nombreux artistes romantiques dans la Nouvelle-Athènes, située sur la rive Nord de la rue Saint-Lazare. Avec le développement du sucre de betterave, la confiserie prend un nouvel essor en France. Sous le Second Empire, les deux filles de Ferdinand Bridault s’appuient sur des épiciers confiseurs pour développer l’affaire. En 1895, Georges Lecœur rachète le commerce et va donner à la boutique une renommée inégalée. Visiblement doué en marketing, il fait refaire la façade et fait fabriquer des brochures faisant la publicité de l’institution. A deux reprises, ses confitures surfines sont médaillées à l’Exposition Culinaire Internationale de Paris.

Les chocolats parmi les plus fins de Paris

L’épicerie fine passe entre les deux guerres à Régis Dreux, son ancien apprenti. A chaque saison, les vitrines mettent en valeur les produits du moment : animaux en chocolat à Pâques, fruits secs et confits à Noël, bonbons de toutes les régions de France en été… Restée dans la même famille jusqu’en 1985, la boutique est vendue à Serge Neveu, artisan chocolatier, qui fait de la Mère de Famille une référence des chocolats fins à Paris. Enfin, en 2000, la boutique est vendue à la famille Dolfi qui y perpétue l’amour du chocolat, de la confiserie et des gâteaux. En 2017, les Dolfi ont également acheté la vénérable maison Stohrer, rue Montorgueil, qui est la plus ancienne pâtisserie de Paris (fondée en 1730).

Aujourd’hui, A la Mère de Famille (qui confectionne ses produits fins dans ses ateliers) est présente dans plusieurs boutiques à Paris et en banlieue, donnant une autre échelle à cette institution. Fort heureusement, la qualité reste au rendez-vous. N’hésitez pas aller découvrir la magnifique boutique historique, située rue du Faubourg Montmartre, qui a conservé un authentique décor datant du XIXe siècle.

Source :
A la Mère de Famille

Adresse : 35 rue du Faubourg Montmartre

Métro : Grands Boulevards

Arrondissement : 9e

Téléphone :