L’hôtel du Grand Veneur

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L'hôtel d'Ecquevilly - Le portail sur rue

L’hôtel d’Ecquevilly – Le portail sur rue

Cet hôtel est bâti en 1637-1638 par le célèbre maître maçon Michel Villedo pour Alphonsine de Martel. Il est destiné à la location. En 1646, l’hôtel échoit à sa fille, épouse de Claude de Guénégaud, trésorier de l’Epargne. Ce puissant personnage fait agrandir le jardin jusqu’au rempart de Charles V. Proche de Nicolas Fouquet, il va faire les frais de la destitution de celui-ci. D’abord embastillé en 1663, il est condamné à l’issu d’un interminable procès à restituer des sommes considérables, le conduisant à la ruine et à la mort en 1686.

 

L'hôtel d'Ecquevilly : la façade sur cour

L’hôtel d’Ecquevilly : la façade sur cour

En 1686, France-Louis Boucherat, chancelier de France, achète la demeure et la fait embellir. André Le Nôtre est chargé de dessiner un somptueux jardin. En 1699, sa fille, Madame de Harlay, loue l’hôtel à Charles Voisin, qui deviendra chancelier de France en 1714. En 1733, Auguste-Vincent Hennequin, marquis d’Ecquevilly, en fait l’acquisition. Il est capitaine de l’équipage de sanglier du roi et va donner à l’hôtel son surnom : l’hôtel du Grand Veneur, titre qu’il ne porta jamais en réalité.

A sa demande, l’architecte Jean-Baptiste Beausire (fils de Jean Beausire, contrôleur et inspecteur des bâtiments de la Ville) embellit l’intérieur de la demeure dans le style rocaille avec le concours du maître-maçon Pierre-Jean Varin.

L'hôtel d'Ecquevilly : la façade sur cour

L’hôtel d’Ecquevilly : la façade sur cour

Son décor extérieur, d’inspiration cynégétique, est remarquable. Sur la rue, le tympan de la porte est sculpté d’une tête de sanglier et de deux têtes de chiens. Sous le porche, des bas-reliefs représentent des têtes de cerf, de chien et des carquois remplis de flèches. Côté jardin, la façade est animée par un avant-corps central : son magnifique balcon chantourné repose sur une console centrale en forme de tête de sanglier et sur deux consoles en forme de coquille.

L'hôtel d'Ecquevilly : la façade sur le jardin

L’hôtel d’Ecquevilly : la façade sur le jardin

En 1823, l’hôtel devient la propriété des dames de Sainte-Elizabeth, un couvent franciscain. En 1901, il est acquis par la société des Magasins Réunis (voir Les Magasins Réunis) qui laisse l’hôtel se dégrader et adjoint des entrepôts. En 1985, l’hôtel est racheté par une compagnie d’assurance qui le loue à la société Jacob-Delafon, fabricant de salles de bain,; elle en fait son show-room jusqu’aux années 2000. La demeure a été récemment rénovée et séparée en appartements.

L'hôtel d'Ecquevilly - La façade sur le jardin

L’hôtel d’Ecquevilly – La façade sur le jardin

Situés dans l’aile droite, le vestibule et l’éblouissant escalier d’honneur ont été conservés. Réalisée par Martin Daguinot, la rampe en fer forgé est ornée de têtes de chiens, de têtes de sangliers, de trompes de chasse, de flèches entrecroisées et d’épieux. La lettre H représente l’initiale de Hennequin, nom du propriétaire.L’hôtel ne se visite pas. Vous pouvez néanmoins admirer sa façade sur jardin, visible depuis le petit square situé à l’arrière (emprunter la rue Villehardouin puis la rue de Hesse).

 

L'hôtel d'Ecquevilly : l'escalier d'honneur

L’hôtel d’Ecquevilly : l’escalier d’honneur

Pour le maître-maçon Michel Villedo, voir également le Temple de la Visitation Sainte-Marie, l’église Sainte-Elizabeth, l’hôtel de Gourgues, l’hôtel Bautru, l’hôtel de Lionne, l’hôtel d’Aumont.

Pour l’architecte Jean-Baptiste Beausire, voir également l’hôtel de Beauvais.

Pour le maître-maçon Pierre-Jean Varin, voir également l’hôtel de Jaucourt.

Source :
Chadych (Danielle), Le Marais, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2010.

Adresse : 60 rue de Turenne

Métro : Saint-Sébastien-Froissard

Arrondissement : 3e

Téléphone :