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L’hôtel d’Aumont

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L’hôtel d’Aumont
L'hôtel d'Aumont - Façade d'origine au XVIIe siècle - Gravure d'Israël Silvestre

L’hôtel d’Aumont – Façade d’origine au XVIIe siècle – Gravure d’Israël Silvestre    ©Ministère de la Culture

Michel-Antoine Scarron, conseiller au Parlement de Paris, est également contrôleur des ponts et chaussées et trésorier général de France. Il achète en 1619 plusieurs maisons situées rue de Jouy. A partir de 1648, il se fait bâtir un somptueux hôtel particulier connu par une gravure d’Israël Silvestre.

Large de 11 travées, la façade sur le jardin est centrée sur un avant-corps et se termine par des pavillons coiffés d’un dôme. Elle est richement décorée d’agrafes, de guirlandes de fleurs et de pots-à-feu. L’architecte de cette demeure raffinée serait François Mansart selon l’historien de l’Art Alexandre Gady. Une partie des travaux a été exécutée par le maître-maçon Michel Villedo. A la mort de Michel-Antoine Scarron en 1655, sa fille Catherine et son gendre Antoine d’Aumont (1601-1669), marquis de Villequier, rachètent l’hôtel. Grand militaire, Antoine d’Aumont obtient le bâton de maréchal en 1651; il est gouverneur de Paris en 1662 et il est fait duc et pair en 1665.

L'hôtel d'Aumont - La façade sur cour

L’hôtel d’Aumont – La façade sur cour

En 1656-1662, le grand salon reçoit un plafond représentant L’Apothéose de Romulus par Charles Le Brun. Il en subsiste uniquement les voussures dans l’actuelle bibliothèque : 8 médaillons illustrent la vie de Romulus. Les ducs d’Aumont vont se transmettre la demeure par héritage jusqu’au milieu du XVIIIe siècle. En 1703, une grande campagne d’agrandissement est menée par l’architecte Georges Maurissart. Désormais, la façade sur le jardin compte 17 travées, rythmées par deux avant-corps symétriques. Elle est fidèle à celle du XVIIe siècle, mais les sculptures qui l’ornaient sont supprimées.

A partir de 1742, le mobilier et les riches collections de l’hôtel déménagent dans le nouvel hôtel d’Aumont bâti par Ange-Jacques Gabriel sur la place Louis XV (future place de la Concorde). L’hôtel d’Aumont est acquis en 1766 par Pierre Terray, procureur général à la Cour des aides, et frère de l’abbé Joseph Terray, contrôleur-général des finances de Louis XV. Après la Révolution, l’hôtel devient successivement une mairie d’arrondissement, un collège, une pharmacie centrale. En 1936, il est vendu à la Ville de Paris. Depuis 1957, l’hôtel d’Aumont abrite le Tribunal Administratif de Paris.

L’hôtel d’Aumont : façade sur le jardin

De 1959 à 1964, les architecte Paul Tournon et Jean-Pierre Jouve sont chargés d’adapter l’édifice à ses nouvelles fonctions : une seconde cour bordée de bâtiments est ajoutée afin d’y loger la salle d’audience. La façade sur le jardin est à nouveau agrandie de deux travées vers l’Est. Sur la rue de Jouy, l’hôtel se signale par un portail monumental à refends, encadré de deux hauts pavillons. La porte est décorée d’un mascaron et surmontée d’une fenêtre timbrée d’un masque grimaçant de faune. En semaine, la façade sur cour est visible depuis la grille du portail. La façade sur le jardin est parfaitement visible depuis la rue de l’Hôtel de Ville.

Pour l’architecte François Mansart, voir également l’hôtel de la Vrillière, l’hôtel de Guénégaud, l’hôtel Carnavalet, le couvent des Feuillants, la Bibliothèque nationale, le monastère du Val-de-Grâce, le temple de la Visitation Sainte-Marie, le couvent des Minimes.

Pour le maître-maçon Michel Villedo, voir également l’église Sainte-Elizabeth, l’hôtel de Gourgues, l’hôtel d’Ecquevilly, l’église de la Visitation-Sainte-Marie.

Sources :
Chadych (Danielle), Le Marais, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2010.
Gady (Alexandre), Les hôtels particuliers de Paris, Paris, Parigramme, 2008.

Adresse : 7 rue de Jouy

Métro : Pont Marie

Arrondissement : 4e

Téléphone :