L’institut culturel italien
L’Hôtel de Gallifet

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L’Hôtel de Gallifet

Le marquis de Gallifet

A partir de 1784, l’architecte Etienne-François Legrand secondé par le sculpteur Jean-Baptiste Boiston commence la construction d’un hôtel particulier destiné au président du Parlement de Provence, le marquis Simon-Alexandre de Galliffet. A l’origine, on accède à l’hôtel qui est situé en cœur d’îlot par un passage monumental ouvrant sur la rue du Bac. Ce passage a disparu et l’entrée se fait maintenant par l’allée au n° 73 rue de Grenelle.

L’hôtel de Gallifet : la façade sur cour

Un hôtel de style néoclassique

L’hôtel conserve ses façades d’origines sur cour et sur jardin; elles sont relativement austères et caractéristiques du style néoclassique. Chacune est ornée par un portique monumental reposant sur six colonnes ioniques. L’emploi de l’ordre colossal (les colonnes embrassent deux niveaux) se retrouve sur un autre hôtel parisien bâti à la même époque, l’hôtel de Montholon. Au-dessus du portique, l’entablement supporte le balcon du deuxième étage.

L'Hôtel de Gallifet - Façade sur jardin

L’Hôtel de Gallifet : la façade sur le jardin

Des décors intérieurs remarquables

A l’intérieur, l’aménagement est singulier. Le vestibule et le salon de compagnie communiquent entre eux par des baies ménagées entre des demi-colonnes ioniques (dans le vestibule) et des demi-colonnes corinthiennes (dans le salon). A l’origine, des miroirs placés entre les entre-colonnes multiplient les perspectives à l’infini et créent une impression d’espace plus vaste. Caractéristique du mouvement néoclassique, l’évocation du monde antique s’exprime dans les plafonds peints. L’ancienne chambre de parade est décorée de panneaux d’arabesques de style pompéien. Le grand salon est habillé de reliefs exécutés par Boiston.

L’hôtel de Gallifet : le salon de compagnie

Une histoire mouvementée

Pendant la Révolution, l’hôtel est confisqué à ses propriétaires. Il est affecté au ministère des Relations Extérieures. Le célèbre comte de Talleyrand-Périgord y donne en 1798 une somptueuse fête en l’honneur de Madame Bonaparte. Il quitte son poste en 1807 et est remplacé par le duc de Cadore. En décembre 1815, le comte de La Valette, directeur des Postes sous l’Empire, s’y réfugie avant d’être emprisonné. Il est condamné à mort pour s’être rallié à l’Empereur pendant les Cent-Jours. Mais un rebondissement le sauve de l’échafaud : sa femme lui rend visite et prend sa place en prison, lui permettant de s’échapper en habits de femme. Les héritiers Gallifet rentrent finalement en possession de leur bien en 1821. L’hôtel est alors divisé et loué en appartements.

L’Institut culturel italien

L’Etat italien fait l’acquisition de l’hôtel de Gallifet en 1909 et y installe dans un premier temps son ambassade. En 1938, l’ambassade déménage à l’hôtel de Boisgelin. L’hôtel de Gallifet sert aujourd’hui de cadre à l’Institut culturel italien. Des expositions temporaires et de nombreux événements culturels y sont régulièrement organisés.

Horaires d’ouverture : du mardi au vendredi de 10h30 à 13h et de 15h à 18h.

Pour l’architecte Etienne-François Legrand, voir également l’hôtel de Jarnac.

Sources :
Belles Demeures de Paris, Paris, Hachette Réalités, 1977.
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 2008.
Institut culturel italien de Paris

Adresse : 73 rue de Grenelle

Métro : Solférino

Arrondissement : 7e

Téléphone : 01 44 39 49 39