Le Pavillon suisse

Le Pavillon suisse

Trois volumes autonomes

En 1932, les architectes Le Corbusier et Pierre Jeanneret réalisent ici leur premier immeuble collectif légèrement antérieur à la Cité-Refuge de l’Armée du Salut. Situé dans la Cité internationale universitaire de Paris , le Pavillon suisse se décompose en trois volumes autonomes : une barre d’immeuble sur pilotis abritant les logements; un escalier hors œuvre placé à l’arrière; des espaces collectifs et des annexes en rez-de-chaussée.

Le Pavillon suisse

Les 5 points pour une architecture nouvelle

Les deux architectes appliquent ici « les 5 points pour une architecture nouvelle » théorisés par Le Corbusier : une maison en l’air sous des pilotis; une façade libre (elle n’est pas porteuse); un plan libre (les poteaux et les murs intérieurs non portant autorisent des cloisonnements libres à chaque étage); des fenêtres en bandeaux horizontaux (la façade ne portant pas, les fenêtres courent d’un bord à l’autre et apportent un maximum de lumière); un toit-terrasse (permettant de profiter de l’espace le mieux exposé au soleil et de le paysager). Ici le toit-terrasse est exceptionnellement caché par des murs percés par des loggias au sud.

Le Pavillon suisse : le salon
© FLC/ADAGP – Olivier Martin-Gambier 2005

Un dispositif constructif complexe

Au-dessus des pilotis en béton armé, la structure est constituée d’une ossature légère en acier. Elle est cachée dans un remplissage en brique, lui-même masqué en façade par des dalles de pierre reconstituée. Le traitement des pilotis, en béton brut de décoffrage, annonce déjà l’évolution ultérieure de Le Corbusier vers une architecture brutaliste.

Le Pavillon suisse : une chambre d’étudiant
© FLC/ADAGP – Olivier Martin-Gambier 2005

Des chambres équipées d’une cabine de douche

Les 42 chambres ont une surface limitée (6 x 2,8m) mais disposent toutes d’une douche (elles sont les seules dans la Cité à cette époque et pour encore longtemps). L’aménagement intérieur a été étudié avec le concours de Charlotte Perriand. A l’orthogonalité de la barre de chambres s’oppose les parois courbes des bâtiments en rez-de-chaussée, notamment le très beau salon destiné aux étudiants. En 1953, les vitrages des chambres (toutes exposées plein sud) sont équipés de stores vénitiens afin de limiter l’impact de l’ensoleillement… qui devait faire grimper la température à l’intérieur ! Le Pavillon suisse classé a été classé monument historique le 16 décembre 1986.

Le pavillon suisse est commenté au cours de la visite guidée de la Cité universitaire internationale.

Le pavillon Suisse

Pour l’architecte Le Corbusier, voir également les villas La Roche et Jeanneret, la maison-atelier Ozenfant, la villa Planeix, la Cité-refuge de l’Armée du Salut, l’immeuble Molitor, La maison du Brésil, le dortoir du Palais du Peuple.

Sources :
Lapierre (Eric), Guide d’architecture Paris 1900-2008, Paris, Pavillon de l’Arsenal, 2008.
Martin (Hervé), Guide de l’architecture moderne à Paris, Paris, Alternatives, 2010.
Fondation suisse

Adresse : 7 boulevard Jourdan

Métro : Cité Universitaire (RER B)

Arrondissement : 14e

Téléphone :