Les Folies Pigalle
La Folie Pigalle
La Folie Pigalle
En 1846, l’homme de lettres Louis Becq de Fouqières (1831-1887) finance la construction de 11 ateliers d’artistes dans le Bas-Montmartre, en bordure de la place Pigalle. Ancien militaire, il se passionne pour la littérature et écrit de nombreux ouvrages critiques sur la poésie et des traités sur les arts du théâtre. Il est également le neveu d’un peintre animalier célèbre, Alfred Dedreux, plus connu sous le nom d’Alfred de Dreux.
Souhaitant soutenir les artistes, Louis Becq de Fouqières fait construire un immeuble comprenant ateliers et appartements. L’emplacement est idéal pour les peintres puisqu’à cette époque se tient sur la place Pigalle un « marché aux modèles » : poseurs et poseuses attendent d’être choisis par les artistes.
Les ateliers, baptisés « la Folie Pigalle », rencontrent un grand succès et deviennent une véritable pépinière d’artistes : les peintres Thomas Couture, Pierre Puvis de Chavannes, Jean-Jacques Henner, Eugène Isabey y ont leur atelier.
Sur une photographie de 1895, on identifie bien les verrières des ateliers, exposées plein nord, ce qui offre aux peintres une lumière constante pour travailler. Juste à côté, au n°9, un café va devenir le repère des artistes montmartrois, « La Nouvelle-Athènes ». Immortalisé par des tableaux de Degas et Manet, le lieu est très fréquenté par ceux que l’on appellera plus tard les impressionnistes.
L’ère des cinémas
Dans les années 1910-1920, de nombreuses salles de spectacle et théâtres du quartier se transforment en salles de cinéma, nouveau divertissement en plein essor. En 1908, une salle de cinéma de 400 places est inaugurée dans l’ancien immeuble d’ateliers ; il a d’abord pour nom la Folie-Pigalle puis le Cinéma-Odéon, le Pigalle-Studio, le Pigalle-Palace, et enfin le cinéma Pigalle.
On lui connaît au moins deux façades successives : la première est inspirée de l’architecture française du XVIIIe siècle, avec ses grandes baies en plein cintre, ses pilastres et ses guirlandes de fleurs. La seconde a visiblement été modernisée au début des années 1950 (voir la photo ci-dessous).
Un cabaret de danseuses nues
En 1956, le cinéma Pigalle ferme ses portes. Un nouveau type de divertissement est devenu très en vogue à Pigalle, les spectacles de danseuses nues. Le cinéma laisse place aux « Folies-Pigalle » : la grande attraction y est Monique Montez, qui se déshabille sur le dos d’un vrai pur-sang !
La discothèque le Folies Pigalle
Au début des années 1990, le cabaret ferme à son tour ses portes. Le sulfureux quartier de Pigalle où tous les plaisirs étaient autorisés n’est déjà plus qu’un mythe. Mais une nouvelle page de la nuit s’écrit à Pigalle avec des bars branchés, comme Lili la Tigresse ou le Moloko, et des discothèques. C’est l’explosion de la house music. En 1991 ouvre le Folies Pigalle, un nouveau club qui va rencontrer un franc succès. Les fils de bonne famille y côtoient les travestis du quartier.
Dans les années 2000, l’association Kelma inaugure au Folies Pigalle le gay tea danse dominical le plus inter-ethnique de la capitale : «Black Blanc Beurs» devient une véritable institution, faisant de la mixité ethnico-sociale son cheval de bataille. Encore aujourd’hui, le Folies Pigalle tient bon et reste un club électro très fréquenté à Pigalle.
Sources :
Bollon (Patrice), Pigalle, le roman noir de Paris, Paris, Hoëbeke, 2004.
Goldemberg (Maryse), Guide du promeneur 9e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995
www.sallesdecinemas.blogspot.fr
Adresse : 11 place Pigalle
Métro : Place Pigalle
Arrondissement : 9e
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