Conservatoire de Musique
et de Danse Jacques Ibert

La singularité de Fernand Pouillon

Fernand Pouillon (1912-1986) est l’un des grands architectes de la reconstruction après la Seconde Guerre Mondiale. Dès ses débuts, l’architecte manifeste son goût pour des proportions et des volumes équilibrés, son attention au détail (serrurerie, coffres de volets roulants par exemple). Le « système Pouillon » se caractérise par l’association systématique avec des artistes céramistes, sculpteurs, et avec des artisans inspirés : ébénistes, serruriers, tailleurs de pierre. L’architecte invente également de nouveaux procédés de construction pour faire baisser le coût des bâtiments. Au cours de sa carrière, Pouillon réalise de nombreux projets d’équipements et de logements à Marseille (notamment l’ensemble de logements Les Tourettes), Aix-en-Provence mais aussi à l’étranger, à Alger et en Iran.

Conservatoire de Musique et de Danse Jacques Ibert

Son dernier projet parisien

Le conservatoire de Musique et de Danse Jacques Ibert est le dernier projet parisien de Fernand Pouillon. Les travaux commencent d’ailleurs un mois après son décès et s’achèvent en 1987. Situé à l’angle de la rue Armand-Carrel et de la rue Bouret, l’édifice se singularise par une porte monumentale en pierre : il s’agit d’un hommage au travail de l’architecte Claude-Nicolas Ledoux, auteur de la : ce dernier est l’auteur de la Rotonde de la Villette, une ancienne barrière d’octroi située à proximité sur la place Stalingrad.

Un hommage au néo-classicisme

A l’angle du bâtiment se dresse une fontaine d’inspiration néo-classique : l’eau émerge au sommet de trois colonnes doriques superposées puis rejaillit par une bouche sculptée d’une chute d’eau dans un deuxième bassin. Là encore, l’architecte fait référence à une œuvre majeure de Ledoux : la Saline Royale d’Arc et Senans. Le conservatoire est revêtu de pierre, le matériau de prédilection de Pouillon. L’édifice affirme des masses puissantes, dépouillées et rigoureuses. A l’intérieur, l’auditorium peut accueillir 120 spectateurs.

Pour l’architecte Fernand Pouillon, voir également l’hôtel des Ursins, la résidence Point du Jour.

Sources :
Hoyet (Jean-Michel), L’architecture contemporaine à Paris, Editions Techniques et Architecture, 1996.
Fernand Pouillon