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L’hôtel d’Albret

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L’hôtel d’Albret

L’hôtel d’Albret : le portail de style rocaille

Un financier italien

A l’origine, un premier hôtel est construit perpendiculairement à la rue des Francs-Bourgeois entre 1546 et 1563 pour Pierre Le Jay, trésorier de l’extraordinaire des guerres. En 1563, Anne de Montmorency (1493-1567), le puissant connétable de France, en fait l’acquisition. On attribue la reconstruction de l’hôtel dans sa disposition actuelle au financier italien Mario Bandini entre 1586 et 1588 : un logis est élevé en fond de cour, entre cour et jardin. Il est encadré de deux ailes en retour. Fort endetté, le banquier vend sa propriété en 1601 à Pierre Le Charron, trésorier de l’extraordinaire des guerres. L’hôtel présente encore aujourd’hui son caractère Renaissance même s’il a perdu ses fenêtres à meneaux. Dans l’aile gauche de la cour, l’ancienne galerie a aujourd’hui disparu. Au niveau du comble, les lucarnes cintrées sont encadrées de pilastres.

L’hôtel d’Albret : le logis en fond de cour

Un maréchal de France

En 1630, Gabriel de Guénégaud du Plessis, trésorier de l’Epargne, rachète l’hôtel. Il fait ajouter l’aile droite de la cour destinée aux communs et aux logements de service, ainsi qu’une aile en retour, perpendiculaire au logis, côté jardin. Son fils, Henri du Plessis-Guénégaud (voir l’hôtel de Guénégaud), fait achever les travaux par François Mansart en 1651. L’hôtel passe ensuite à Madeleine de Guénégaud et à son mari, César d’Albret (1641-1676), maréchal de France. Françoise d’Aubigné  y fait la connaissance de Madame de Montespan, la favorite de Louis XIV, qui lui confiera l’éducation des enfants qu’elle a eu avec le roi.

L’hôtel d’Albret : le bâtiment sur rue de style rocaille

Un bâtiment sur rue de style rocaille

En 1740, Charles du Tillet est le nouveau propriétaire de l’hôtel d’Albret. Il fait rebâtir le corps de bâtiment sur rue : de style rocaille il est construit entre 1740 et 1744 sous la direction des architectes Jean-Baptiste Vautrain puis Jean-Baptiste Courtonne le jeune. Le portail et le balcon aux formes mouvementées sont remarquables. Voués aux activités artisanales à partir du XIXe siècle, l’hôtel abrite jusqu’au milieu du XXe siècle la célèbre fabrique de luminaire Baguès et la cartonnerie Audibert-Guillet, fournisseur des grands parfumeurs.

L’hôtel d’Albret : la façade du logis donnant sur le jardin

La direction des Affaires culturelles

En 1975, la Ville de Paris rachète l’hôtel fort délabré. Après une vaste restauration faisant disparaître les derniers décors intérieurs, l’édifice est affecté en 1989 à la direction des Affaires culturelles de la Ville de Paris. La cour de l’hôtel est librement accessible en semaine. La façade sur le jardin est visible depuis le jardin des Rosiers ouvert tous les jours. Chaque été, le festival « Paris Quartiers d’Eté » propose des concerts dans la cour de l’hôtel.

L’hôtel d’Albret est commenté au cours de la visite guidée du Marais.

L’hôtel d’Albret : l’aile sur la droite dans la cour

Pour l’architecte Jean-Baptiste Vautrin, voir également l’hôtel de Noisy.

Source :
Chadych (Danielle), Le Marais, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2010.

Adresse : 31 rue des Francs-Bourgeois

Métro : Saint-Paul

Arrondissement : 4e

Téléphone : 01 42 76 84 00