Le Studio 28
Vers 1925, un cabaret de chansonniers, « la Pétaudière », est ouvert par Jeanne Sourza et Raymond Souplex. Puis Jean-Placide Mauclaire transforme le lieu et inaugure en 1928 le Studio 28, la première salle de cinéma d’avant-garde à Paris. Plusieurs films célèbres de l’histoire du cinéma y sont projettes : Un chien andalou de Luis Bunuel, Le Ballet mécanique de Fernand Léger, La Chute de la maison Usher de Jean Epstein. Les peintres du mouvement surréaliste (Max Ernst, Man Ray, Juan Miro, Yves Tanguy, Salvador Dali) y exposent leurs toiles.
En 1930, la projection de « L’âge d’Or » de Luis Bunuel organisée par les célèbres mécènes Marie-Laure et Charles de Noailles (voir l’hôtel Bischoffsheim) tourne à l’émeute. Le film est interdit et Mauclaire, en grande difficulté financière, doit vendre le cinéma en 1931. En 1932, le Studio 28 est repris par Edouard Gross. La programmation fait la part belle aux grandes comédies américaines de Capra, des Marx Brothers.
A partir de 1948, la direction des frères Edgar et Georges Roulleau coïncide avec l’âge d’or de ce cinéma. On y visionne « Journal d’un curé de campagne » de Bresson, « La symphonie des brigands » de Friedrich Feher, « Los Olvidados » de Luis Bunuel. En 1950, Jean Cocteau et Abel Gance deviennent parrains du cinéma. Jean Cocteau dessine les luminaires de la salle. En 1959, le Studio 28 est le premier cinéma de France à instaurer une carte de fidélité. En 2000, il sert de cadre au tournage du célèbre film « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain ». Outre sa salle de 170 places, le Studio 28 dispose d’un charmant jardin d’hiver transformé en café : il est décoré d’une fresque dédiée au 7e art.
Sources :
Chadych (Danielle) et Leborgne (Dominique ), Guide du Promeneur 18e Arrondissement, Paris, Parigramme, 1996.
Cinéma Studio 28
Adresse : 10 rue Tholozé
Métro : Abbesses
Arrondissement : 18e
Téléphone : 01 46 06 36 07