Immeuble administratif
rue d’Aboukir
Un chef d’œuvre du néoclassicisme
Né pendant le règne de Louis XVI, le néoclassicisme connaît son âge d’or sous l’Empire et surtout sous la Restauration. Cet immeuble administratif en est un des exemples les plus aboutis. Vers 1825, l’architecte Jules de Joly remanie la façade de cet immeuble datant du tout début du XIXe siècle. La façade s’inspire des palais italiens et de leur composition, un modèle très en vogue pendant cette période. Le rez-de-chaussée est rythmé par des arcades en plein cintre percées dans le mur à refends; il lui donne une allure de socle. Au premier étage, les cinq serliennes sont un emprunt à la Renaissance italienne. Au second étage, des fenêtres en plein cintre alternent avec des niches rectangulaires. Au troisième étage, des niches rondes ornées de bustes sur consoles s’intercalent entre les petites fenêtres rectangulaires. La façade est également scandée horizontalement par trois corniches toutes différentes : elles sont successivement ornées de denticules, de grecques et d’oves.
Une résidence sociale
En 1800, la Banque de France s’installe à cette adresse, puis déménage en 1812 dans l’hôtel de la Vrillière . A l’intérieur de cet immeuble subsisterait une salle de pas perdus avec un décor avec corniche et colonnes datant du début du XIXe siècle. En 1973, l’immeuble est acquis par le ministère des Affaires culturelles (ancêtre du ministère de la Culture). En 2010, Paris Habitat-OPH y inaugure une résidence sociale composée de 38 logements. Cette réhabilitation s’est attachée à respecter le style de l’immeuble, inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.
Pour l’architecte Jules de Joly, voir également l’hôtel de Lassay, l’hôtel Bony, le Palais-Bourbon.
Sources :
Leborgne (Dominique), Guide du promeneur 2e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995
Mignot (Claude), Grammaire des immeubles parisiens, Paris, Parigramme, 2004.
Adresse : 4 rue d’Aboukir
Métro : Sentier
Arrondissement : 2e
Téléphone :