L’hôtel de Léon
ou hôtel de Sourdéac

L’hôtel de Léon ou de Sourdéac

La demeure d’un évêque

Cet hôtel particulier est construit en 1646 pour le compte de René de Rieux, évêque de Léon. Passionné de théâtre, le prélat y fait ajouter une salle de spectacle pouvant contenir 600 personnes (démolie). L’hôtel échoit ensuite à son neveu Alexandre de Rieux, marquis de Sourdéac. Il connaîtra de nombreux propriétaires jusqu’à la Révolution: la présidente Dugué, la marquise de La Chaise, Madame de Montaigu, les familles de Roquelaure puis de Lubersac. L’hôtel abrite au XIXe siècle une mairie d’arrondissement. Il est acheté en 1854 par le descendant d’une illustre famille d’imprimeurs, Henri Plon. L’hôtel est le siège de la librairie Plon jusqu’en 1988.

L’hôtel de Léon ou de Sourdéac

Les débuts d’Adrienne Lecouvreur

En 1717, une jeune comédienne débute dans la salle de théâtre de l’hôtel de Léon : Adrienne Lecouvreur (1692-1730) y joue Polyeucte de Pierre Corneille. Elle sera considérée plus tard comme la plus grande actrice de son temps. Entrée dans la troupe de la Comédie Française, la comédienne excelle dans la tragédie mais elle meurt très jeune.

L’hôtel de Léon ou de Sourdéac : le somptueux portail

Une façade d’une grande élégance

Le constructeur de l’hôtel est le maître maçon Adam Robelin. Au centre de la composition, le portail à deux niveaux est marqué par un élégant balcon sur consoles ménagé dans un arc en plein cintre décoré de branchages de chêne. Au-dessus, un fronton triangulaire couronne la partie centrale. La façade est rythmée verticalement par huit pilastres colossaux. Rareté en France, ces pilastres sont traités dans un style romain : aux traditionnels chapiteaux ioniques se substituent d’étonnants chapiteaux à têtes de bélier à cornes.

L’hôtel de Léon ou de Sourdéac : chapiteaux décorés de têtes de béliers à cornes

Sources :
Leborgne (Dominique ), Saint-Germain-des-Près et son Faubourg, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2005.
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.