Le musée des Arts et Métiers
Le prieuré
Saint-Martin des Champs
Une dépendance de l’abbaye de Cluny
Depuis le XIe siècle, le prieuré Saint-Martin des Champs est une dépendance de l’abbaye de Cluny en Bourgogne. Le complexe monastique de Saint-Martin des Champs est si important au Moyen-Age qu’il donne son nom à un bourg situé aux portes de Paris, le bourg Saint-Martin. Il en subsiste des bâtiments remarquables, notamment l’église et le réfectoire. Axée sur la rue Saint-Martin, la façade de l’église est quant à elle un pastiche néo-gothique flamboyant réalisé vers 1885.
Un mélange d’architectures romanes et gothiques
L’église témoigne de plusieurs époques et styles architecturaux. Située au sud et hors-œuvre, la tour-clocher romane du XIIe siècle a été arasée en 1808; il n’en reste que deux étages. Bâti vers 1130, le chœur est la partie la plus intéressante de l’église : ses fenêtres hautes sont encore romanes tandis que la perspective centrale et le double déambulatoire reçoivent un voûtement d’ogives, caractéristique du gothique naissant. Les chapiteaux des colonnes sont remarquables : certains s’inspirent de chapiteaux romans de Normandie. Ce chœur a sans doute inspiré celui de la basilique Saint-Denis bâti quelques années plus tard.
Un déambulatoire double
Le double déambulatoire est situé plus bas que le chœur : le premier épouse la forme arrondie du chœur, le second ondule et forme une suite de chapelles. Située dans l’axe de la nef, la chapelle axiale de style roman est voûtée d’ogives.
Une nef traversée par des avions volants
La nef est composée d’un vaisseau unique. Repeinte au XIXe siècle et couverte d’une voûte en berceau en bois, elle date du milieu du XIIIe siècle. Elle sert aujourd’hui de lieu d’exposition où sont présentés de façon spectaculaire des véhicules anciens placés sur des mezzanines et des avions semblant voler.
L’impressionnant réfectoire
Datant des années 1230, le réfectoire est parfois attribué sans preuve à Pierre de Montreuil. Ses dimensions (12m par 42m) sont exceptionnelles. La rangée de fines colonnes sur lesquelles reposent les voûtes est une véritable audace architecturale pour cette époque. Le portail et la chaire du lecteur sont admirables. Transformé en bibliothèque du CNAM, le réfectoire ne se visite malheureusement pas.
Les agrandissements du XVIIIe siècle
De grands bâtiments conventuels brique et pierre sont construits en 1741 par l’entrepreneur et architecte Louis Le Tellier sur les plans de l’architecte Nicolas Lhuillier de La Tour. En 1786, l’architecte François Soufflot le Romain reconstruit le grand escalier.
Le Conservatoire des Arts et Métiers
Confisqué au moment de la Révolution française, le prieuré est transformé en Conservatoire national des Arts et Métiers sur une proposition de l’abbé Grégoire. Visant à promouvoir l’innovation technique, le musée ouvre ses portes dès 1802. De 1845 à 1896, le Conservatoire est agrandi par les architectes Léon Vaudoyer (1803-1872) et Gabriel-Auguste Ancelet (1829-1895). De nouveaux bâtiments sont ajoutés sur la rue Vaucanson. Des amphithéâtres sont ajoutés à l’intérieur du périmètre du cloître. Le grand escalier de Soufflot est modernisé et défiguré.
Le musée des Arts et Métiers
Le musée offre un riche parcours abordant l’histoire et l’actualité des techniques. Il se divise en sept domaines : Instrument Scientifique, Matériaux, Construction, Communication, Énergie, Mécanique et Transports. Des médiateurs scientifiques font gratuitement découvrir les collections et organisent des démonstrations. Des ateliers pédagogiques sont également organisés pour les familles et les enfants.
Horaires d’ouverture : Le musée est ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Nocturne le vendredi jusqu’à 21 h.
Le CNAM
Dans les anciens bâtiments conventuel du prieuré sont installés les locaux du Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM). Le CNAM est à la fois un établissement d’enseignement supérieur formant des ingénieurs, un lieu de formation continue et un lieu de recherche technologique.
Pour l’entrepreneur et architecte Louis Le Tellier, voir également l’hôtel de Tessé, les hôtels de la rue Royale, la maison Le Tellier.
Pour l’architecte Nicolas Lhuillier de La Tour, voir également l’immeuble locatif des Théatins Rue de Lille.
Pour l’architecte François Soufflot le Romain, voir également l’hôtel de Montholon.
Sources :
Gallet (Michel), Les architectes parisiens du XVIIIe siècle, Paris, Mengès, 1995.
Guide du Patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.
Musée des Arts et Métiers
Adresse : 60 rue Réaumur
Métro : Arts et Métiers
Arrondissement : 3e
Téléphone : 01.53.01.82.00