Le Paradis Latin
Un théâtre ouvert sous le Consulat
En 1803, le consul Napoléon Bonaparte fait ériger un théâtre rue des Fossés Saint-Victor (actuelle rue du Cardinal-Lemoine) baptisé le Théâtre Latin. L’établissement devient vite à la mode. Il est fréquenté par une clientèle hétéroclite : artistes, bourgeois, intellectuels, étudiants, ouvriers, commerçants et aristocrates aimant s’encanailler. En 1889, la jeune République française s’apprête à accueillir l’Exposition universelle qui fêtera le centenaire de la Révolution française. Un nouveau théâtre est construit à la place du Théâtre Latin; il est inauguré en janvier 1889.
La naissance du Paradis Latin
L’architecte du nouvel établissement est Gustave Eiffel, constructeur de la tour Eiffel également inaugurée lors de l’Exposition universelle de 1889. Pour stabiliser les fondations des colonnes métalliques de sa structure soutenant une coupole, Eiffel s’appuie sur les ruines de l’enceinte de Philippe-Auguste situées sous terre. Pour varier les plaisirs, la nouvelle salle, rebaptisée Paradis Latin, met en place une programmation plus diversifiée : opérettes, aux ballets et autres « excentricités ». Le succès est immédiat avec notamment le ballet « Les Bleuets » et les chansons d’Yvette Guibert qui deviendra la première star internationale française. Les directeurs ont ensuite l’idée originale de faire appel à des acrobates, équilibristes, jongleurs, contorsionnistes, montreurs d’ombres chinoise : le premier Music-Hall parisien est né.
Le déclin du Paradis Latin
Au début du XXe siècle, l’épicentre des divertissements change de rive et se déplace à Montmartre. L’attractivité du paradis Latin décline. Le lieu finit par être racheté par un faïencier-verrier, Charles Lejeune, qui y installe un four et un atelier de bouchage.
La Renaissance du Paradis Latin
En 1973, le promoteur Charles Kriegel rachète l’immeuble afin de le transformer en appartements. Au fil des démolitions de cloisons et faux plafonds, il redécouvre alors la structure métallique Eiffel, des affiches, des morceaux de décor, des colonnettes, les arceaux, les chapiteaux et même la coupole peinte à la gloire de la pantomime, de l’opérette, du ballet et des excentricités. Changement de programme : Kriegel, impressionné par la magie des lieux, décide finalement de faire renaître le mythique Paradis Latin. La salle rouvre en 1977. Son directeur artistique est Jean-Marie Rivière, l’homme qui a ouvert en 1968 l’Alcazar à Saint-Germain-des-Prés, un établissement où sont programmées des revues « à plumes ». La première revue, à la fois poétique et burlesque, s’intitule « Paris Paradis ». En 1987, le nouveau paradis Latin fête ses 10 ans en grand pompe avec la populaire Line Renaud qui remonte sur scène pour interpréter « Feeling », le succès mondial qu’on connaît, écrit à l’origine par son mari le compositeur Loulou Gasté. En 1995, Charles Kriegel passe la main à Sidney Israël et son fils Harold. Aujourd’hui, le Paradis Latin continue d’enchanter son public avec la revue « Paradis à la Folie ».
Pour l’ingénieur Gustave Eiffel, voir également la tour Eiffel, le Laboratoire Aérodynamique Eiffel.
Source :
Le Paradis Latin
Adresse : 28 rue du Cardinal-Lemoine
Métro : Jussieu
Arrondissement : 5e
Téléphone : 01 43 25 28 28