La Fondation Pinault
La Bourse du Commerce
La Halle aux blés
La halle au blé
Pendant des siècles le commerce du blé est une activité économique essentielle dans Paris. Au XVIIIe siècle, on décide de construire une Halle aux Blés sur l’emplacement de l’hôtel de Soissons. Sa proximité avec la Seine facilite l’acheminement du blé par bateau. L’architecte Nicolas Le Camus de Mézières (1721-1789) est chargé du projet. Il réalise à partir de 1762 un édifice tout à fait singulier pour l’époque. Alors que le bâti parisien est dense, il conçoit un bâtiment isolé, ce qui limite les risques d’incendie. La forme du bâtiment est annulaire : elle rappelle les cirques antiques. La partie centrale est à ciel ouvert : on y commerce les grains vendus dans la journée. L’anneau repose sur des des arcades : il contient des galeries ouvertes. Le grain est entreposé dans le grenier voûté situé sous le toit et accessible par deux escaliers.
Une coupole recouverte de cuivre
En 1781, les architectes Jacques-Guillaume Legrand et Jacques Molinos font couvrir la halle pour pouvoir entreposer des grains au centre sous un espace couvert les protégeant de la pluie : une coupole est construite avec une charpente en bois recouverte de panneaux de cuivre. Véritable objet de curiosité pour les provinciaux et les étrangers de passage, la coupole culmine à 38 mètres de hauteur.
La première coupole métallique en France
Après un incendie en 1802, l’architecte François Bélanger (1744-1818) est chargé de reconstruire la coupole. Grâce aux progrès techniques, il met en œuvre, pour la première fois en France, une charpente en fer appliquée à une coupole. L’armature est couverte par des feuilles de cuivre, remplacée plus tard par du verre. Cette charpente métallique annonce la vogue des passages couverts parisiens utilisant la même technique pour leur système constructif.
La Bourse du Commerce
A partir de 1885, la Halle aux Blés appartient à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris : elle doit accueillir la Bourse du Commerce. Le plan de la structure en anneau a été conservé. L’architecte Henri Blondel reconstruit un bâtiment fermé sur l’extérieur en maçonneries de briques recouvertes de pierre. Une entrée monumentale, marquée par un portique, est ajoutée côté rue du Louvre. Sous la coupole, une gigantesque fresque de 1.400 m2 représente l’Histoire du Commerce entre les Cinq continents.
Un écrin pour la collection Pinault
Au terme d’un échange, la Ville de Paris est devenue propriétaire de l’ancienne halle. Pendant une durée de 50 ans renouvelables, la Fondation Pinault, créée par l’homme d’affaire François Pinault, dispose des 5.000 m2 du lieu pour y exposer ses collections d’Art contemporain. L’architecte Tadao Ando a été chargé d’aménager ce bâtiment circulaire en lieu d’exposition. Il a été épaulé par deux architectes français, Lucie Niney et Thibault Marca de l’agence NeM. Une coursive intérieure en béton brut a été aménagée sous la coupole; elle permet d’observer les œuvres. Au sous-sol, un espace est destiné à accueillir des conférences et des performances. Enfin, au 3e étage, la fondation s’est adjoint les talents du cuisinier Michel Bras pour son restaurant « La Halle aux grains », clin d’œil à la fonction première de ce bâtiment. La fondation Pinault a ouvert ses portes le 22 mai 2021. Des expositions temporaires y sont organisées tout au long de l’année.
Un étonnant escalier à double révolution
Outre les 25 arcades de la façade intérieure, il subsiste de la Halle aux Blés un étonnant escalier à double révolution : il est composé de deux escaliers à spirale qui ne se croisent jamais : cela permettait aux porteurs des lourds sacs de blé qui montaient ou descendaient du grenier de stockage de ne jamais se croiser.
La Fondation Pinault est commentée au cours de la visite guidée Les Halles Beaubourg.
Horaires d’ouverture : ouvert tous les jours sauf le mardi, de 11h à 19h, nocturne le vendredi et le premier samedi de chaque mois jusqu’à 21h.
Pour l’architecte Nicolas Le Camus de Mézières, voir également l’hôtel de Beauvau, la chapelle de la congrégation du Saint-Esprit.
Pour l’architecte Jacques Molinos, voir également l’église Sainte-Marie des Batignolles, l’immeuble locatif rue Saint-Florentin.
Pour l’architecte François-Joseph Bélanger, voir également le château de Bagatelle, les maisons Bélanger, le collège des irlandais, la maison Morel de Chefdeville, la maison Bélanger, le château de Maisons-Laffitte, l’hôtel Baudard de Saint-James, la folie Saint-James.
Pour l’architecte Henri Blondel, voir également les Grands Magasins de la Belle Jardinière, l’ex-Hôtel Continental.
Pour l’architecte Tadao Ando, voir également le siège de l’UNESCO.
Sources :
Pérouse de Montclos (Jean-Marie), Histoire de l’Architecture française de la Renaissance à la Révolution, Paris, Editions Mengès, 1989.
Fondation Pinault
Adresse : 2 rue de Viarmes
Métro : Louvre-Rivoli ou Halles
Arrondissement : 1er
Téléphone : 01 55 04 60 60