Restaurant
Au Rocher de Cancale

Le Rocher de Cancale : façade sur la rue Montorgueil

Du XIIIe siècle au XIX siècle, la rue Montorgueil et la pointe Sainte-Eustache sont le point d’aboutissement du poisson frais : celui-ci est transporté par cheval puis par voiture depuis les ports de Normandie et de Picardie. Plus haut, la rue des Poissonniers rappelle la vocation de ce chemin utilisé par les chasse-marée (appelés aujourd’hui mareyeurs). C’est pourquoi des cabarets puis des restaurants de poisson s’y installent comme le très réputé « Rocher de Dieppe ». En 1804, Alexis Belaine ouvre le restaurant « Au Rocher de Cancale » au n°59. L’établissement a pour spécialité des huitres que l’on vient déguster après le spectacle : elles sont proposées frites ou « en coquille » avec citron et petits pains.

Le Rocher de Cancale : façade sur la rue Greneta

Le célèbre critique gastronomique Laurent Grimod de La Reynière (1758-1837) y organise les fameux « dîners du Caveau » où il réunit un jury dégustateur pour gouter et juger des produits des restaurateurs. La recette de la « sole normande » y est inventée par le chef Langlais en 1837. Le restaurant fait faillite en 1846 et rouvre à une autre adresse rue de Richelieu. Plus tard, le Rocher de Cancale s’installe à nouveau rue Montorgueil, mais cette fois-ci au n°78, son adresse actuelle.

Au Rocher de Cancale – Photographie ancienne

Les façades du restaurant ont récemment été restaurée et affichent un bleu pastel sur lequel se détachent des décors en bois sculpté de style Louis XVI, ainsi que le nom de l’établissement. A l’intérieur subsistent au 1er étage des fresques exécutées par Gavarni. Deux autres lieux gastronomiques très anciens subsistent dans la rue Montorgueil : la pâtisserie Stohrer et le restaurant l’Escargot d’Or.