La maison Genaille

La naissance du style néo-Renaissance

Succédant au style néoclassique, le style néo-Renaissance s’impose dans l’architecture française durant les années 1830 à 1840, c’est-à-dire sous le règne du roi Louis-Philippe. Il puise essentiellement son vocabulaire dans la première Renaissance française. Ce style aura encore de belles heures devant lui sous le Second Empire mais mêlé à d’autres sources d’inspiration, il sera englobé sous la dénomination de style éclectique.

La maison Genaille

L’architecte Pierre-Charles Dusillion

Pierre-Charles Dusillion (1804-1878) est un des premiers architectes français à s’illustrer dans ce style. La maison construite en 1835 rue Vaneau pour l’entrepreneur en maçonnerie Louis Genaille en est l’un des plus beaux exemples. Rythmée par des baies en anse de panier, en plein cintre ou rectangulaires dotées de meneaux en bois, la façade présente un extraordinaire décor sculpté attribué à Dominique Molknecht (1793-1876) : on y reconnaît des têtes d’animaux, des génies dansants ornant les pilastres, des putti coiffant l’arcade de la porte d’entrée et des mascarons couronnant la corniche du toit.

La maison Genaille

Un hommage aux qualités d’une bonne architecture

Cette façade séduit également par la polychromie des panneaux de marbre rectangulaires, ronds et en forme de losanges. Admirateur du grand architecte Philibert de l’Orme, Dusillion place son buste en médaillon dans le fronton triangulaire de la travée centrale. Enfin, il honore sa profession avec des inscriptions latines énonçant les trois qualités d’une bonne architecture : commodité, solidité et agrément. Sous l’antiquité romaine, l’illustre architecte Vitruve les avaient déjà théorisées dans son traité De architectura : solidité, utilité et beauté. En 1842, Dusillion fera construire pour lui-même la maison-atelier toute proche, au n°9 rue de Chaneleilles. Il sera ainsi à pied d’œuvre pour offrir ses services à sa clientèle principale, les familles aristocratiques du faubourg Saint-Germain.