L’hôtel Marquet de Bourgade
Restaurant 1728
Un brillant architecte et ingénieur
A la fois architecte et ingénieur, Antoine Mazin (1679-1740) fait une brillante carrière en travaillant pour la Marine et en se constituant également une clientèle privée. En 1725, il est d’ailleurs nommé garde des plans des Maisons royales et des Fortifications de France. A Paris, on lui doit l’hôtel du duc de Charost dans le faubourg Saint-Honoré et l’exécution de l’hôtel de Matignon sur les plans de Jean Courtonne dans le faubourg Saint-Germain. Il se lance ensuite dans l’opération de la Cour du Dragon, dont il sera finalement écarté. En 1726-1729, Mazin fait construire pour lui-même deux hôtels jumeaux rue d’Anjou destinés à la location. Celui du n°8 sera la propriété de la famille Marquet de 1750 à 1829. Celui du n°6 a été rasé lors de travaux d’élargissement de la rue durant le Second Empire.
La famille Marquet
Originaire de l’Armagnac, la famille Marquet, appartenant à la petite noblesse, s’illustre au XVIIIe siècle par des postes importants (et lucratifs) dans la finance. Ainsi Maurice Marquet (1683-1743) , sieur de Bourgade, est banquier à Bordeaux. Ses fils occupent des postes importants dans la finance et vont former plusieurs branches : Bourgade, Montbreton, La Peyre. La branche qui emménage rue d’Anjou est celle de Jacques Marquet de Bourgade (1718-1784), directeur général des vivres sous Louis XV, puis directeur général des finances sous Louis XVI. Avant de s’installer à cette adresse, ce financier a d’abord habité un autre hôtel Marquet de Bourgade situé place Vendôme, devenu aujourd’hui une vaste boutique Louis Vuitton. Sa veuve fait l’acquisition de l’hôtel Mazin en 1750. L’hôtel restera dans cette famille jusqu’à sa vente en 1856 par le comte de Montbreton à Alexandre-Nicolas Delopès.
La dernière demeure du marquis de La Fayette
En 1827, Gilbert du Motier, marquis de La Fayette (1757-1834), emménage au premier étage de l’hôtel Marquet de Bourgade ; ce sera sa dernière demeure. Militaire de carrière, il s’illustre en épousant la cause des insurgés américains contre la Grande-Bretagne et joue un rôle prépondérant dans la guerre d’indépendance des Etats-Unis. En France, La Fayette s’engage dans la Révolution : il participe à la rédaction de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen et commande la garde nationale jusqu’à son émigration volontaire pour échapper à son arrestation. Jouant à nouveau un rôle important durant l’insurrection des Trois Glorieuses en juillet 1830, il marque pourtant son opposition au régime de la Monarchie de Juillet qui voit monter sur le trône Louis-Philippe 1er. Il s’éteint dans son hôtel le 20 mai 1834 à l’âge de 77 ans.
Le restaurant 1728
Aujourd’hui, les salons du rez-de-chaussée ainsi que les caves de l’hôtel Marquet de Bourgade sont occupés par le restaurant 1728. Plusieurs salons ont conservé en partie leurs décors Louis XV et Louis XVI. Le 1728 est décoré d’objets de collection, de mobiliers d’exceptione et de peintures des 16e, 17 et 18e siècles. L’ensemble a été acquis par le fonds de dotation « Hôtel Mazin La Fayette » créé en 2010 par la famille Chuet-Yang et qui ne cesse d’enrichir cette belle demeure du 18e siècle.
Pour l’architecte Antoine Mazin, voir également, l’hôtel de Béthune-Charost, l’hôtel de Matignon.
Sources :
Gallet (Michel), Les architectes parisiens du XVIIIe siècle, Paris, Mengès, 1995.
Hôtel Mazin La Fayette
Adresse : 8 rue d’Anjou
Métro : Concorde
Arrondissement : 8e
Téléphone :