Le vélodrome d’hiver
(démoli)

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Le vélodrome d'hiver

Le vélodrome d’hiver

Le Vélodrome d’hiver est construit en 1909 afin d’accueillir les compétitions cyclistes alors très prisées du public. Situé à l’angle du boulevard de Grenelle et de la rue Nélaton, l’édifice est constitué d’une charpente métallique sous laquelle 17.000 spectateurs peuvent prendre place sur des gradins en brique et béton. L’éclairage est assuré par une grande verrière zénithale équipée de plus de 1.000 ampoules. La piste est conçue en bois de sapin. De forme ovale, elle est inclinée avec de longs virages qui se relèvent. Le centre du vélodrome est occupé par une grande pelouse.

Entre les deux guerres, la célèbre course des « Six jours de Paris » occupe le sommet de la saison sportive. En 1931, l’américain Jeff Dickson rénove le vélodrome qui prend alors le nom de « Palais des Sports de Grenelle ». Dès lors, le vélo partage la vedette avec des compétitions de boxe, tennis, basket-ball, hockey sur glace, patinage sur glace.

La piste du Vélodrome d'hiver

La piste du Vélodrome d’hiver

A la demande du Troisième Reich, les autorités françaises capturent les 16 et 17 juillet 1942 plus de 13.000 juifs (dont près d’un tiers étaient des enfants) dans le but de les conduire en déportation. Plus de 5.000 juifs sont emmenés par autobus dans le camp de Drancy. Plus de 8.000 juifs sont conduits au Vélodrome d’Hiver transformé en prison provisoire. Cet épisode tragique de l’occupation allemande a d’ailleurs conservé le nom de « rafle du Veld’hiv ». Transitant d’abord par les camps de Drancy, Pithiviers et Beaune-la-Rolande, les 13.000 juifs sont ensuite entassés dans des trains et envoyés vers le camp d’Auschwitz. Moins d’une centaine d’adultes ont survécu, tous les enfants ont été exterminés.

En 1993, le président Mitterrand institue le 16 juillet comme la « journée nationale à la mémoire des victimes des persécutions racistes et antisémites commises sous l’autorité de fait dite « gouvernement de l’État français ». En 2000, cette journée est devenue la « journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux Justes de France ».

Le vélodrome d'hiver

Le vélodrome d’hiver

Après guerre, le Vélodrome d’hiver sert de cadre à des compétitions de boxe, des épreuves équestres, des défilés de mode, et des courses de taureaux. Il est également utilisé pour des meetings politiques et, entre 1950 et 1958, pour le célèbre spectacle « Holiday on ice ». En août 1958, en pleine guerre d’Algérie, le vélodrome est réquisitionné pour servir de centre de rétention de français musulmans d’Algérie. L’ordre a été donné par Maurice Papon, préfet de Paris, qui sera condamné en 1998 pour complicité de crime contre l’humanité lors de la déportation des juifs de la région bordelaise vers le camp de Drancy entre 1942 et 1944.

En 1960, un nouveau Palais des Sports est inauguré à la Porte de Versailles. Mais l’ancien Vélodrome, auquel sont attachés des souvenirs peu glorieux pour la France, avait déjà été démoli dès 1959. Il a été remplacé par des bureaux occupés un temps par un service du ministère de l’Intérieur.

Adresse : Rue Nélaton

Métro : Bir-Hakeim

Arrondissement : 7e

Téléphone :