Le jardin
d’agronomie tropicale
Situé en bordure du bois de Vincennes, ce jardin de 6,5 hectares est d’abord le terrain d’essai d’expériences agronomiques lancées en 1899. Boutures et graines de caféiers, bananiers, caoutchoutiers, cacaoyers, vanilliers sont produites dans des serres puis expédiées outremer afin d’accroître les productions des colonies françaises.
De mai à octobre 1907, une exposition coloniale est organisée sur le site par la société française de colonisation. Plusieurs pavillons sont récupérés d’expositions précédentes (la maison cochinchinoise, le pavillon de la Réunion, le pavillon du Congo).
Six sites sont également créés afin de reproduire les habitats traditionnels de villages congolais, indochinois, kanak, malgache, soudanais et touareg. Largement critiqué depuis, le recrutement d’habitants de ces colonies, déguisés pour l’occasion dans des habits traditionnels, permet à l’époque d’offrir des spectacles aux visiteurs (entre 1 et 2 millions !) : un souvenir peu glorieux pour notre pays.
Pendant la première Guerre mondiale, le site sert d’hôpital pour les troupes coloniales engagées dans le conflit. Plusieurs monuments aux morts y sont érigés après guerre à la mémoire des combattants issus de ces colonies.
Le jardin accueille ensuite l’Ecole d’agronomie tropicale puis il est affecté au Centre technique forestier tropical. Puis le CIRAD (Centre de coopération international en recherche agronomique pour le développement) occupe le site jusqu’en 1995.
En 2003, la Ville de Paris rachète le site du jardin d’agronomie tropical. Les pavillons, pour certains en ruine, sont isolés du jardin par des clôtures. Le pavillon de l’Indochine, construit à l’origine pour l’Exposition universelle de 1900, a été rénové en 2011. Le pavillon de la Tunisie a également été rénové en 2020; il abrite un espace de restauration, un espace documentaire et un lieu dédié à des expositions temporaires.
Si la végétation exotique a presque entièrement disparu, le jardin conserve au milieu d’une végétation endémique plusieurs éléments architecturaux et monuments aux morts, pour certains laissés à l’abandon : la porte chinoise, le pont tonkinois, le pont khmer, l’esplanade du Dinh, le temple du souvenir indochinois, le pavillon de la Réunion, la serre du Dahomey, le pavillon de la Tunisie, le pavillon de la Guyane, le pavillon du Maroc.
Libre d’accès et ouvert tous les jours, le jardin d’agronomie tropicale offre certainement l’une des balades les plus insolites et les plus dépaysantes de la capitale.
Adresse : 45 avenue de la Belle Gabrielle
Métro : RER A station Nogent-sur-Marne
Arrondissement : 12e
Téléphone :