Le central téléphonique
Murat

Le central téléphonique Murat

Des forteresses de brique et de béton

Les centraux téléphoniques constituent parmi les plus impressionnants édifices industriels construits à Paris au XXe siècle. Au nombre de 17 en 1921, on en compte 31 en 1928. Destinés à abriter des installations volumineuses dotées de mécanismes complexes, la plupart ont des allures de véritables forteresses. Quelques uns se rattachent à l’architecture historiciste, comme le central Gutemberg ou le central Ségur (qui deviendra prochainement un hôtel Hilton). Mais pour un grand nombre, ils offrent aux architectes l’occasion d’expérimenter de nouvelles techniques de construction. Notamment grâce à l’utilisation du béton autorisant plus de liberté formelle. Des architectes innovants y initient de nouvelles recherches esthétiques, à l’instar de Paul Guadet au central téléphonique Auteuil ou François Le Cœur au central téléphonique Bergère.

Le central téléphonique Murat

Un ovni posé en bordure du Bois de Boulogne

En 1976, l’architecte Pierre Vivien (1909-1999) signe l’un des centraux téléphoniques les plus insolites du paysage parisien. Surtout connu pour la reconstruction de Boulogne-sur-mer et de nombreuses constructions à Strasbourg, il occupa également le poste prestigieux d’Architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux. En bordure du Bois de Boulogne, l’architecte imagine pour ce central téléphonique une superstructure en forme de soucoupe volante, destinée à la partie administrative. La partie technique est invisible, enterrée sur trois niveaux de sous-sol. Au-dessus du noyau central s’élèvent les bureaux placés en porte-à-faux. Les façades sont animées à leur base de garde-corps en béton et de fenêtres continues.

Le central téléphonique Murat

Un bâtiment brutaliste

Très populaire dans les années 1950 à 1970, le brutalisme se caractérise par une esthétique fondée sur une utilisation brut du béton sans recourir à l’ornement. Le critique d’art britannique Reyner Banham (1922-1988) en énonce les trois critères en 1955 dans « The New Brutalism » : la lisibilité formelle du plan, une exposition claire de la structure et une mise en valeur du matériau en son état brut. Le bâtiment de Vivien se rattache à ce style architectural issu du mouvement moderne. Toujours en activité, resté dans son jus, le central téléphonique Murat n’est pas accessible mais parfaitement visible de la rue.

Le central téléphonique Murat

Quelques bâtiments emblématiques du brutalisme à Paris : le siège du Parti Communiste Français, la Maison du Brésil, le siège de l’Unesco, la caserne de pompiers Massena. Pour découvrir les plus beaux bâtiments brutalistes parisiens, vous pouvez également suivre notre visite guidée de l’architecture brutaliste avec l’un de nos guides.

Adresse : 5 avenue du général Sarrail

Métro : Porte d'Auteuil

Arrondissement : 16e

Téléphone :