La résidence Paris XV

La résidence Paris XV

Deux frères épris de modernité architecturale

Les frères Xavier Arsène-Henri (1919-2009) et Luc Arsène-Henri (1923-1998) sont deux architectes importants du mouvement moderne. Adhérant aux principes édictés par la Charte d’Athènes, ils réalisent de nombreux grands ensembles (environ 10.000 logements à leur actif !) à Reims, Montereau-Fault-Yonne, Nîmes, Marseille. A la Défense, ils sont les auteurs de la tour Aquitaine, des bureaux le Galion et de la résidence Minerve. Partisans de la préfabrication en béton blanc, artisans d’une architecture souvent répétitive et banale, les deux frères ont fait depuis l’objet de nombreuses critiques de la part d’urbanistes et d’architectes contemporains. Il est vrai que les grands ensembles ont beaucoup pâti, entre autres, d’un manque de qualité architecturale.

La résidence Paris XV

A Paris, les deux architectes ont néanmoins signé plusieurs projets, certes moins ambitieux, mais tout à fait remarquables : la maison de la Batellerie (1957) et les sculpturaux silos à ciment Calcia (1968, démolis). En 1971, ils réalisent une résidence tout aussi intéressante par ses qualités plastiques, la résidence Paris XV. L’édifice est constitué de quatre bâtiments de logements entourant une vaste cour intérieure agrémentée de plusieurs bassins et d’une sculpture moderne au centre. Sur l’avenue Félix Faure, les deux premiers bâtiments (R+15) sont placés dans le même axe et séparés par un vide ; ils s’élèvent au-dessus d’un socle accueillant commerces et activités. Situé à l’arrière, les deux autres bâtiments (R+12 et R+18) entourent la cour intérieure sur deux autres côtés.

La résidence Paris XV

De séduisantes façades graphiques

A la fois graphiques et géométriques, les façades sont rythmées par des éléments verticaux en panneaux de béton matricé alternant avec des loggias prolongeant les appartements. Ces loggias superposées sont reliées deux à deux par de petits éléments verticaux, alternativement avec la loggia située en dessous et avec celle située au-dessus. Comme par magie, ces façades diablement bien rythmées se dédoublent dans le miroir d’eau des bassins de la cour. Enfin, au sol, la mosaïque aux motifs concentriques et la sculpture placée au centre offrent un séduisant contrepoint à l’orthogonalité des bâtiments. Les frères Arsène-Henri ont produit là l’un des immeubles de logements parisiens les plus réussis des Trente Glorieuses.

La résidence Paris XV

Pour les architectes Luc et Xavier Arsène-Henri, voir également la maison de la Batellerie, les silos à ciment Calcia, la résidence les Anticonformes.