La caserne de Reuilly
La Manufacture royale
de glaces de miroirs
La Manufacture royale de Glaces de Miroirs
En 1634, Rivière Dufresny fonde à cet emplacement une manufacture de glaces qui va connaître un développement considérable. En 1665, Jean-Baptiste Colbert, ministre des Finances de Louis XIV, souhaite donner à la France son indépendance en matière de fabrication de verre et de miroirs. Jusqu’ici, la République de Venise fournit l’Europe entière. La Manufacture royale de Glaces de Miroirs est créée par lettre patente en 1665. La fabrication commence dans le faubourg Saint-Antoine sous la direction de Nicolas du Noyer. Des ouvriers vénitiens sont embauchés pour copier les procédés de fabrication vénitiens. Avec plus de 400 ouvriers, c’est la plus grosse entreprise du faubourg. En 1693, la fabrication est transférée à Saint-Gobain dans l’Aisne. D’une part pour conserver le secret de fabrication, d’autre part car ce procédé de fabrication du verre requiert énormément de bois. La Manufacture parisienne reste en charge des opérations de façonnage : doucissage, polissage et argenture du verre.
La France supplante Venise
En 1692, Louis Lucas de Nehou invente un nouveau procédé : le coulage. Il consiste à couler du verre en fusion sur une table de cuivre et à l’égaliser à la main avec un rouleau. Le projet industriel de Colbert atteint ses objectifs puisqu’à la fin du règne de Louis XIV, la France fournit l’Europe entière en verre, supplantant la concurrence vénitienne.
L’origine de l’entreprise Saint-Gobain
A la Révolution, la manufacture royale perd ses privilèges et devient l’entreprise Saint-Gobain. Fusionnant avec d’autres entreprises et ne cessant de s’agrandir, Saint-Gobain est aujourd’hui une multinationale présente dans 76 pays et employant près de 166.000 personnes. C’est un des leaders mondiaux dans les domaines de la production et vente de matériaux, dont le verre reste l’un de ses fleurons.
La caserne de Reuilly
Le site de la rue de Reuilly est vendu à l’armée en 1832. Elle y installe des régiments d’infanterie, de cavalerie et d’artillerie. Ainsi, en cas d’émeute populaire dans le faubourg, l’armée peut rapidement intervenir… En 1847, les bâtiments anciens sont démolis et une nouvelle caserne est construite. Derrière la grille d’entrée, le bâtiment principal est situé au fond de la place d’arme. Il est encadré par deux bâtiments perpendiculaires qui se font face.
Une reconversion en logements
Après la fermeture de la caserne, les bâtiments abritent de 1999 à 2011 le tribunal aux Armées de Paris. En 2013, Paris Habitat fait l’acquisition des bâtiments de l’ancienne caserne. Un centre d’hébergement d’urgence ainsi que plusieurs associations, dont Emmaüs, s’y installent. En 2015, un projet de reconversion en logements est retenu à la suite d’une enquête publique. Les trois bâtiments qui entourent la place d’arme ainsi que les deux pavillons d’entrée sont conservés. Six agences d’architecture ont été chargées de construire un ensemble de 600 logements ainsi qu’une crèche. L’ancienne cour de la caserne a été transformée en jardin baptisé Martha Desrumeaux, du nom d’une syndicaliste et résistante durant la Seconde Guerre mondiale.
Source :
Chadych (Daniele), Guide du promeneur 12e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.
Adresse : 20 rue de Reuilly
Métro : Reuilly-Diderot
Arrondissement : 12e
Téléphone :