L’Albert School
La faïencerie Boulenger

Le quartier du cristal et de la faïence

La rue de Paradis est longtemps restée la rue des fabricants de cristal, de porcelaine et de faïence à Paris. La proximité de la gare de l’Est permettait l’acheminement de matières premières venues de Lorraine. Vers 1831, deux prestigieuses maisons, la maison Baccarat et la Cristallerie de Saint Louis, s’installent dans cette rue.

Les faïenceries de Choisy-le-Roi

En 1889, une autre maison célèbre s’installe au n° 18 de la rue de Paradis : la faïencerie de Choisy-le-Roi. Fondée en 1804 par les frères Paillart, cette entreprise prend un essor considérable grâce à l’un des associés, Hippolyte Boulenger. En 1863, Hippolyte Boulenger reste seul à la tête de l’entreprise. A partir de 1878, il réussit à imiter parfaitement la porcelaine de Chine. En 1900, la fabrique de Choisy-le-Roi emploie 1.500 ouvriers. Elle est réputée pour sa palette de coloris, notamment les rouges et les orangés d’un éclat inégalé. A la même époque, la société est sollicitée pour fabriquer les carreaux de faïence blanche du métro parisien.

Une remarquable vitrine commerciale

En 1889, Paul Boulenger confie aux architectes G. Jacottin et Ernest Brunarius la construction d’un nouveau siège social rue de Paradis. Le lieu doit également servir de dépôt et de vitrine commerciale à la marque : il constitue une sorte de catalogue grandeur nature des produits proposés, mosaïques ou carreaux de faïence.

Une magnifique cour intérieure

Doté d’une façade très étroite sur la rue, l’édifice se signale par un remarquable décor sculpté d’inspiration Renaissance où figure en lettres d’or « H. Boulenger ». Le long passage menant à la cour intérieure est habillé de grandes compositions colorées, notamment un combat de coqs. Beaucoup de ces compositions sont l’œuvre du peintre et céramiste A-J Arnoux en charge de l’atelier de décoration. Puis on découvre la magnifique cour intérieure coiffée d’une verrière : deux autres compositions de Guidetti présentent de beaux contrastes de bleus azurs et d’ocres.

Un vaste patio intérieur

Accessible par un escalier en pierre, l’ancien dépôt s’articule autour d’un patio intérieur qui sert alors de salle d’exposition. Un escalier mène au premier étage desservi par des coursives. L’édifice est éclairé par une grande verrière zénithale. Les grèves de 1936 signe malheureusement la fermeture de la manufacture de Choisy. La production se poursuit jusqu’en 1955 sur le site de Creil-Montereau.

L’Albert School

Au XXe siècle, la faïencerie Boulenger sert de cadre au musée de l’Affiche. Puis au début du XXIe siècle, elle abrite le « Manoir de Paris », un lieu conçu pour découvrir le Paris mystérieux. En 2022, l’Albert School ouvre ses portes dans l’ancienne faïencerie. Cette Business School, située à mi-chemin entre une école de commerce et une école d’ingénieurs, est la première en France à être centrée sur l’analyse des données (la « data ») et à proposer un enseignement axé sur les métiers du numérique.

Sources :
Duclert (Ariane), Guide du promeneur 10e arrondissement, Paris, Parigramme, 1996.
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