La cour du dragon
(démolie)
La cour du Dragon est le résultat d’un projet spéculatif mené par le richissime financier Antoine Crozat (1655-1738) et son épouse, Marguerite Le gendre d’Armény. Sur cette parcelle étroite existait une académie équestre, l’académie de Lompré, où les aristocrates s’exerçaient à l’équitation et aux armes.
L’architecte Pierre Vigné de Vigny (1690-1772) réalise l’ouvrage entre 1730 et 1735 : le passage, de 7m de largeur, est bordé d’une vingtaine de boutiques qui donnent à l’arrière sur des courettes. Il s’ouvre sur l’ancienne rue de l’Egout. L’entrée du passage est spectaculaire : le tympan du portail est orné d’un dragon sculpté par Paul-Ambroise Slodtz. D’inspiration baroque, ce dragon est une allégorie de l’Esprit du Mal terrassé par sainte Marguerite. Au revers du pavillon d’entrée, deux escaliers en poivrière reposent sur des trompes.
Au moment de la Révolution, la cour abrite encore des échoppes de marchands de ferraille, chaudronniers, tôliers, plombiers. La cour du Dragon survit au percement de la rue de Rennes en 1853 et reste un véritable objet de curiosité pour les parisiens. Classée en 1920, elle est pourtant démolie en 1934 et remplacée en 1955 par un immeuble d’habitation.
A nouveau terrassé, mais cette fois-ci par la spéculation, le dragon a été démonté; il dormirait dans les réserves du musée du Louvre. Un moulage du dragon original surmonte le proche d’entrée actuel.
Pour l’architecte Pierre de Vigny, voir également l’hôtel de Chenizot, la maison la Barre de Carroy.
Source :
Leborgne (Dominique), Saint-Germain-des-Prés et son faubourg, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2005.
Adresse : Au niveau du n°50 rue de Rennes
Métro : Saint-Germain des Prés
Arrondissement : 6e
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