La cité d’Enfer

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La cité d’Enfer

Napoléon III et le logement social

Clairement influencé par les idées saints-simoniens, Louis-Napoléon Bonaparte (1808-1873), qui sera bientôt l’empereur Napoléon III, est préoccupé par les conséquences de la révolution industrielle sur les conditions de vie misérables du prolétariat. En 1849, il finance grâce à un don personnel de 500.000 francs, la création de la « Société des cités ouvrières de Paris » au capital de six millions de francs. La finalité est la création de douze cités ouvrières dans les douze arrondissements que compte alors Paris.

La cité d’Enfer

Une cité modèle dans Paris

En novembre 1851, la Cité Napoléon, rue de Rochechouart, est inaugurée. Cette cité de 86 logements, sorte de phalanstère pour ouvriers, est destinée aux familles d’ouvriers travaillant à l’usine à gaz toute proche. Mais, soumis à la surveillance d’un gardien, à l’inspection d’un médecin et à la fermeture le soir, ce modèle se rapprochant d’une cité-caserne sera vite décrié.

La cité d’Enfer

Financer l’amélioration du logement ouvrier

En janvier et mars 1852, profitant de la vente des biens de la Maison d’Orléans, Louis-Napoléon Bonaparte décide d’affecter par décret dix millions de francs à l’amélioration du logement ouvrier en France. Deux asiles destinés aux personnes accidentées du travail sont créés au Vésinet et à Vincennes. Plusieurs projets de Cités ouvrières vont voir le jour à Paris mais aussi à Marseille, Mulhouse et Lille.

La cité d’Enfer : c’est la même typologie de petit immeuble qui se répète dans toute la cité

La cité d’Enfer

Parmi les projets parisiens lancés suite au décret de 1852, la cité d’Enfer (ou cité Cazeaux) est un des rares exemples de lotissement ouvrier resté intact. Sa typologie, une cité ouvrière formant un passage ouvert à ses deux extrémités, est nouvelle et prendra l’ascendant sur le modèle très contesté (et contestable) de la cité-caserne. Construite entre 1855 et 1857 par l’architecte Félix Pigeory (1806-1873), elle est constituée de petits immeubles mitoyens de trois étages sur rez-de-chaussée éclairés chacun à l’arrière par un puit de lumière. D’une grande simplicité, leurs façades de plâtre sont toutes identiques si ce n’est la couleur de leurs persiennes qui varie et apporte une touche de gaité à la cité.

La cité d’Enfer

La cité de l’avenue Daumesnil

Plus tard, dans la perspective de l’Exposition Universelle de Paris prévue en 1867, la cité de l’avenue Daumesnil sera construite en 1866-1867. Basée sur le même principe  ‘immeubles mitoyens modestes  donnant sur une voie privée, elle existe toujours sous le nom de villa Daumesnil.

Sources :
Protections patrimoniales, PLU du 14e arrondissement de Paris
Napoléon.org

Adresse : 21 rue Campagne-Première et 247 boulevard Raspail

Métro : 21 rue Campagne-Première et 247 boulevard Raspail

Arrondissement : 14e

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