L’hôtel Paysant
Une locataire célèbre
Ce ravissant hôtel particulier du XVIIe siècle est acquis en 1644 par le notaire Etienne Paysant. Celui-ci le loue dès décembre 1644 au marquis et à la marquise de Sévigné (née Marie de Rabutin-Chantal), alors jeunes mariés. Le 10 octobre 1646 y naît leur fille, Françoise-Marguerite. Madame de Sévigné entretiendra avec sa fille, devenue comtesse de Grignan par son mariage, une correspondance de 900 lettres. Publiées après sa mort, ses lettres font de la marquise de Sévigné la plus célèbre épistolière de la littérature française. Lassée des infidélités et du train de vie dispendieux de son mari, Madame de Sévigné obtient la séparation de biens. Elle quitte l’hôtel Paysant en 1650 pour s’installer au château des Rochers près de Vitré, terre de la famille de Sévigné. En février 1651, le marquis de Sévigné meurt en duel, la marquise restera veuve, attachée à son indépendance. Plus tard, elle louera l’hôtel Carnavalet dont elle fera sa résidence parisienne de 1677 à 1694.
L’hôtel de Bellorcier
En 1660, Marie, la fille d’Etienne Paysant, épouse Nicolas de Bellorcier, conseiller du roi. Elle lui apporte par héritage l’hôtel qui prendra alors le nom d’hôtel de Bellorcier. C’est à elle qu’on attribue la reconstruction du logis situé en fond de cour. L’hôtel est acquis en 1696 par Jean-Baptiste Le Féron, maître des comptes et grand maître des eaux et forêts d’Ile-de-France. Cette famille conserve la demeure jusqu’en 1808. En 1834, Jacques Happey en fait l’acquisition ; il restera dans sa descendance jusque dans les années 1920. Il est aujourd’hui séparé en appartements.
Un logis décoré de tables de pierre
Sur la rue, un premier bâtiment a vraisemblablement été remanié au XVIIIe siècle. Revêtu d’un enduit, il est percé d’un portail à refends conservant sa porte cloutée en bois. Au niveau du comble, les lucarnes ont conservé leurs frontons Louis XIII alternativement triangulaires et cintrés. Au fond de la cour se dresse l’étroit corps de logis du XVIIe siècle large de seulement deux travées. Il est percé au rez-de-chaussée d’arcades en forme d’anses de panier. Les trois étages de la façade sont décorés de tables de pierre moulurées et couronnés par un fronton triangulaire.
Un bel escalier à cage ouverte
Dans l’aile sur la droite, on reconnait un bel escalier d’honneur à cage ouverte sur la cour; il a conservé sa superbe rampe en fer forgé. Dans l’aile sur la gauche, un escalier à balustres de bois distribue les étages. L’hôtel Paysant est privé et fermé par un digicode.
Sources :
Chadych (Danielle), Le Marais, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2010.
Gady (Alexandre), Le Marais, guide historique et architectural, Paris, Le Passage, 2004.
Adresse : 11 rue des Lions-Saint-Paul
Métro : Saint-Paul
Arrondissement : 4e
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