L’hôtel Le Normant d’Etiolles

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L’hôtel Le Normant d’Etiolles

Un hôtel particulier du début du XVIIIe siècle

Cet hôtel particulier datant du début du XVIIIe siècle se signale par une porte cochère sommée de claveaux. Les fenêtres hautes du 1er étage sont légèrement cintrée, comme celles moins hautes du second étage. Le premier bâtiment abrite encore un bel escalier avec sa rampe en fer forgé finement ciselée. Dans la cour, une aile plus étroite relie le bâtiment sur rue et un second bâtiment. Hélas, toutes les fenêtres de la cour ont perdu leur garde-corps d’origine en ferronneries. Une verrière a été ajoutée devant le bâtiment situé au fond. A l’intérieur, le salon ovale était décoré de peintures de Fragonard et de Boucher, aujourd’hui disparues.

L'hôtel Le Normand d'Etiolles : les trois façades donnant sur la cour

L’hôtel Le Normand d’Etiolles : les trois façades donnant sur la cour

Le mari de Jeanne-Antoinette Poisson

L’hôtel est habité de 1745 à 1765 par Charles-Guillaume Le Normant d’Etiolles (1717-1791), issu d’une famille de hauts fonctionnaires d’Orléans. Son oncle, Paul le Normant de Tournehem, est un riche fermier-général. En 1741, Charles-Guillaume Le Normant d’Etiolles épouse Jeanne-Antoinette Poisson (1721-1764). Grâce à sa mère, Jeanne-Antoinette découvre le salon littéraire de Mme de Tencin. Elle est ensuite introduite dans le salon de Mme Geoffrin et de sa fille, la marquise de La Ferté-Imbault. Elle y rayonne par son esprit et sa beauté.

L’hôtel Le Normant d’Etiolles : la rampe en fer forgé

La favorite de Louis XV

Lors d’un bal masqué donné à Versailles le 23 février 1745 à l’occasion du mariage du dauphin Louis et de l’infante Marie-Thérèse d’Espagne, Louis XV repère Jeanne-Antoinette déguisée en Diane Chasseresse. En septembre 1745, le roi installe sa favorite dans un appartement contigu au sien à Versailles, elle a 23 ans. La même année, elle se sépare légalement de son mari. Le 24 juin 1745, le roi lui fait don du domaine de Pompadour et la dote du titre de marquise de Pompadour. Maîtresse en titre pendant 5 ans, la marquise reste ensuite très proche de Louis XV, jouant un rôle important en politique et dans le domaine des arts. En 1753, le roi lui offre l’hôtel d’Evreux. En 1760, elle fait l’acquisition du marquisat de Ménars (Loir-et-Cher) que Louis XV érige pour elle en duché en 1763. Atteinte de la tuberculose, la duchesse de Ménars meurt d’une congestion pulmonaire à 42 ans à Versailles, le 15 avril 1764.

L’hôtel Le Normant d’Etiolles : le bâtiment en fond de cour

La demeure de Charles-Guillaume Le Normant d’Etiolles

Après sa séparation avec Jeanne-Antoinette Poisson, Charles-Guillaume Le Normant d’Etiolles s’installe en 1745 dans l’hôtel de la rue du Sentier. Il y vit avec une jeune danseuse de l’opéra, Marie Anne Matha, qui fut elle-même la maîtresse de Louis XV. Deux enfants naîtront de leur union et d’Etiolles finira par l’épouser en 1765. Inquiété pendant la Terreur, Charles-Guillaume Le Normant d’Etiolles sera emprisonné un an mais finira paisiblement sa vie. Il meurt en 1799. En 1787, l’hôtel Le Normant est habité par le banquier François-Michel Harenc de Presles (1710-1802). Celui-ci est un collectionneur avisé de mobilier néoclassique et de tableaux. En 1791, l’hôtel devient le domicile de Sophie Michault de Lavalette, femme de lettres, romancière, librettiste, dramaturge et célèbre salonnière. La cour de l’hôtel Le Normant d’Etiolles est accessible en semaine.

L’hôtel Le Normant d’Etiolles : le bâtiment en fond de cour

Source :
Leborgne (Dominique), Guide du promeneur 2e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.

Adresse : 22 rue du Sentier

Métro : Bonne-Nouvelle

Arrondissement : 2e

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