L’hôtel
des abbés de Fécamp
Les abbés de Fécamp possèdent de 1292 à 1523 un hôtel qui leur sert de résidence parisienne. Leur demeure est construite à l’initiative de l’abbé Guillaume V de Putot. Reconstruit au XVIIe siècle, l’édifice actuel conserve une intéressante tourelle Renaissance, datant de 1520-1530, vestige de l’ancien hôtel des abbés de Fécamp.
La tourelle repose sur un encorbellement elliptique. Les ornements d’origine (fleurs de lys et salamandre, qui ornait le blason de François 1er) ont été remplacés par des frises de roses, des feuillages, d’écailles et de perles. La façade latérale de l’hôtel longe l’impasse Hautefeuille. Dans la cour (difficilement accessible), une rare sirène en bois sculpté du XVIe siècle sert de console.
Vers 1547, l’hôtel est vendu au futur roi Henri II, qui le destine à sa maitresse Diane de Poitiers. En 1663, il est habité par le chevalier Godin de Sainte-Croix. Sa maîtresse, la marquise de Brinvilliers (voir l’hôtel de Brinvilliers), célèbre empoisonneuse, est brûlée en place de Grève en 1676. A la Révolution, l’hôtel est vendu comme Bien national et privé de son jardin. Ses salles voutées servent d’entrepôt de librairie. Le libraire Cantel y a sa boutique au XIXe siècle. Aujourd’hui, la demeure est séparée en appartements.
Sources :
Dreyfuss (Bertrand), Guide du promeneur 6e arrondissement, Paris, Parigramme, 1994.
Leborgne (Dominique), Saint-Germain des Prés et son faubourg, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2005.
Adresse : 5 rue Hautefeuille
Métro : Odéon
Arrondissement : 6e
Téléphone :