L’hôtel de La Feuillade
Ce petit hôtel entre cour et jardin est bâti sous le règne de Louis XIV pour le compte de l’hôpital des Incurables, qui prendra plus tard le nom d’hôpital Laënnec. Sous l’Ancien Régime, bon nombre de communautés religieuses s’improvisent « promoteurs » d’immeubles ou d’hôtels particuliers afin d’en tirer des revenus locatifs. A l’origine, quatre hôtels contigus sont édifiés rue du Bac, mais seul celui du n° 101 a survécu lors du percement de la rue de Commaille.
L’hôtel a été occupé successivement par plusieurs familles aristocratiques dont les noms sont prestigieux. Les noms des premiers occupants nous sont inconnus car les archives de l’Assistance Publique ont brûlé sous la Commune de Paris.
En 1779, l’édifice est loué par le comte et la comtesse de Vintimille de Luc, dont la cousine par alliance, la marquise de Vintimille, fut la favorite de Louis XV. Les Vintimille ayant émigré en 1791, tous leurs biens, y compris leurs beaux habits, sont vendus aux enchères. Sous le 1er Empire, l’hôtel est habité par Musset, membre du Conseil des Cinq-Cents, puis par le comte de Polignac.
L’Assistance publique décide alors de mettre en vente tous ses biens n’ayant pas un caractère hospitalier. L’hôtel de la rue du Bac est acquis en 1812 par le comte Hubert d’Aubusson de La Feuillade, qui va lui laisser son nom. C’est lui qui fait bâtir le bâtiment sur rue et surélever l’hôtel d’un étage.
Le logis, relativement modeste, comporte 4 travées. Il est encadré de deux pavillons, dont celui de gauche contient l’escalier et sa belle rampe en fer forgé. A l’intérieur subsiste au rez-de-chaussée un ensemble de boiseries de style Régence et de style Rocaille.
Vendu plusieurs fois depuis, l’hôtel a appartenu à Amélie Trudon (1801-1890), veuve de Guillaume Coustou, descendant direct du grand sculpteur Guillaume Coustou (1677-1746). Il est aujourd’hui la propriété de la famille d’Andigné.
La cour de l’hôtel de La Feuillade est en principe ouverte en semaine.
Sources :
Hillairet (Jacques), Connaissance du vieux Paris, Paris, Rivages, 1956.
Le faubourg Saint-Germain, collection « Paris et ses quartiers », Paris, Editions Henri Veyrier, 1987.
Adresse : 101 rue du Bac
Métro : Rue du Bac
Arrondissement : 7e
Téléphone :