L’hôtel de Chatillon

Accueil|Articles|Patrimoine ancien|L’hôtel de Chatillon

L’hôtel de Chatillon vu de la rue

La célèbre duchesse d’Etampes

A l’origine de la construction au milieu du XVIe siècle, l’hôtel est constitué d’un simple corps de logis de cinq travées placé entre cour et jardin. Il est doté à gauche dans la cour d’un pavillon contenant l’escalier. Jacques Le Jay, trésorier, a fait l’acquisition de deux parcelles en 1545 ; il est probablement le maître d’ouvrage de l’hôtel. En 1560, la demeure est vendue à la célèbre Anne de Pisseleu, duchesse d’Etampes, qui fut l’ancienne maîtresse de François 1er.

L’hôtel de Chatillon : le logis en fond de cour

Le Président de la Chambre des Comptes

En 1633, Charles I Duret de Chevry (1564-1636), Président de la Chambre des Comptes, obtient l’hôtel par échange ; il possède déjà l’hôtel voisin, l’hôtel du Marle. Son fils, Charles II Duret de Chevry, le revend à Eléonore du Gué, qui le cède elle-même à sa sœur Françoise du Gué. Cette dernière fait agrandir la demeure en 1671 : deux ailes percées d’arcades et un pavillon (à droite) sont ajoutés côté cour par l’architecte Antoine Bricart. Le comble brisé des ailes est percé de belles lucarnes de pierre ornées de triglyphes doriques. A l’intérieur, un somptueux escalier d’honneur en pierre dit « suspendu » est porté par des voûtes appareillées ; c’est une très belle œuvre d’architectonique.

L’hôtel de Chatillon : l’aile sur la gauche dans la cour

La duchesse de Châtillon

Entre 1685 et 1719, Suzanne de Béthune, épouse du duc du Lude, loue l’hôtel. Puis une descendante de la famille du Gué, Anne Gabrielle de Châtillon, veuve du duc de Châtillon, y habite de 1762 à 1781. Elle laissera son nom à la demeure.

L’hôtel de Chatillon : l’aile sur la droite dans la cour

Un hôtel particulier parasité par des activités artisanales

Au XIXe siècle, comme beaucoup d’hôtels du Marais, l’édifice est investi et parasité par des activités artisanales : le corps de logis et les pavillons sont alors surélevés ; des ateliers occupent le jardin. Un bronzier puis un marchand de luminaires y tiennent commerce. Restauré, il est maintenant séparé en appartements. Sur le portail à refends, le nom de l’hôtel est inscrit dans un cartouche. La couleur ocre-jaune du ravalement est totalement fantaisiste.

L’hôtel de Chatillon : le logis en fond de cour

Sources :
Chadych (Danielle), Le Marais, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2005.
Gady (Alexandre), Le Marais, Guide historique et architectural, Paris, Le Passage, Paris-New-York, 2002.

Adresse : 13 rue Payenne

Métro : Chemin Vert

Arrondissement : 3e

Téléphone :