L’hôtel de Blégny

L’hôtel Nicolas de Blégny : le portail
Une ascension sociale fulgurante
Nicolas de Blégny (1646-1722) a connu une ascension sociale fulgurante. Ayant débuté comme simple bandagiste-herniaire, il est nommé chirurgien de la reine en 1678, médecin de Monsieur le Duc d’Orléans en 1683 et enfin médecin du roi en 1687.

L’hôtel Nicolas de Blégny : la façade sur rue
Le premier journal médical
Blégny passe pour être le fondateur du premier journal médical en 1679, « Nouvelles découvertes sur toutes les parties de la médecine ». Il publie également un grand nombre d’ouvrages : L’art de guérir les maladies vénériennes, expliqué par les principes de la nature et des mécaniques (1673) , Le Remède Anglois pour la guérison des fièvres (1683, sur le quinquina), La doctrine des rapports de chirurgie (1684, sur les questions médico-légales), Le bon usage du thé, du café et du chocolat pour la préservation & pour la guérison des maladies (1687) et ses Secrets concernant la beauté et la santé (1688-1689).

L’hôtel Nicolas de Blégny : la façade sur rue
L’hôpital de Nicolas de Blégny
Sous le pseudonyme d’Abraham du Pradel, il publie en 1692 « le livre commode des adresses de Paris ». Il y répertorie notamment les lieux où les fous doivent être internés : c’est une formidable publicité pour l’hôpital privé qu’il a fondé lui-même grande rue de Pincourt (actuelle rue de la Folie-Méricourt). Dans cet hôpital (le site existe toujours mais les bâtiments ont été remplacés), Blégny soigne également les tumeurs, la goutte et l’asthme à partir de plantes médicinales cultivées dans son jardin. Très inventif et visiblement doué pour le commerce, Blégny fonde également rue Guénégaud un laboratoire de chimie et une fabrique de lunettes. Il possède également une boutique rue de Nesle où il commercialise remèdes et bandages hernières.

L’hôtel Nicolas de Blégny : la cage d’escalier
Un hôtel particulier du XVIIe siècle
La demeure où a habité Nicolas de Blégny présente une remarquable façade datant du XVIIe siècle. Le portail d’entrée et la baie (qui devait être aveugle à l’origine) située à sa gauche sont couronnés d’un cartouche non sculpté et surmontés d’un balcon reposant sur des consoles à motif de triglyphes. Aux étages, les fenêtres sont dotées d’un chambranle à crossettes et sommées de clefs sculptées. A l’intérieur, l’hôtel conserve un bel escalier et sa rampe en fer forgé.

L’hôtel Nicolas de Blégny : la cage d’escalier
Une fin de vie entachée
Considéré par certains comme un charlatant, Nicolas de Blégny est arrêté pour escroquerie en 1693. Il meurt en disgrâce à Avignon en 1722.
Sources :
Leborgne (Dominique), Saint-Germain-des-Prés et son faubourg, Paris, Parigramme, 2005.
Histoire de la psychiatrie
Adresse : 12 rue Guénégaud
Métro : Saint-Germain des Prés
Arrondissement : 6e
Téléphone :