Chez Marguerite

Les ateliers du facteur d’instrument Adolphe Sax, 50 rue Saint-Georges

L’atelier de facture d’Adolphe Sax

En 1841, le facteur d’instruments d’origine belge Adolphe Sax (1814-1894) ouvre un atelier de fabrication d’instruments de musique et une boutique à cette adresse. C’est ici qu’il met au point un nouvel instrument à vent, le saxophone, dont il dépose le brevet en 1846.

« Chez Marguerite » : la façade sur rue

Dancing et bordel

A partie de 1930, cette adresse va radicalement changer d’activité. Connue sous le nom de « Chez Marguerite », l’établissement est à la fois un dancing et bordel. C’est même la plus grande maison close de France, occupant trois étages d’environ 420 m2. Elle comprend un salon de présentation des pensionnaires (où le client fait son choix), des petits salons et de nombreuses chambres.

Le « 50 rue Saint-Georges » : fresque représentant un soldat romain sur son cheval enlevant une femme nue

Au bonheur de l’occupant allemand

Lorsqu’ils prennent possession de Paris le 14 juin 1940, les allemands s’empressent de réquisitionner « Chez Marguerite » pour le divertissement de leurs officiers. Cinq autres luxueuses maisons de tolérance parisiennes seront également mises à leur disposition. Ironie de l’histoire, le Comité de Libération du 9ème arrondissement s’y installe dès le 25 août 1944. Quant à Chez Marguerite, l’établissement ferme définitivement comme toutes les maisons closes en France suite à la loi « Marthe Richard »promulguée le 13 avril 1946.

Le « 50 rue Saint-Georges » : l’escalier habillé de miroirs

Des vestiges suggestifs

L’immeuble est aujourd’hui séparé en appartements. Votre serviteur a eu la chance de pouvoir y jeter un coup d’œil. Passé une grille, on monte un premier escalier décoré d’une fresque à l’antique : on découvre un cavalier romain enlevant une femme nue… allusion  évidente à « L’Enlèvement des Sabines ». Un deuxième escalier montant aux chambres du second étage est entièrement tapissé de miroirs (pour mieux observer une pensionnaire sous toutes les coutures ?). Son mur est décoré d’un grand bas-relief représentant un soldat nu conduisant un char, entouré de femmes plus ou moins dénudées.

Le « 50 rue Saint-Georges » : bas-relief dans l’escalier

« Chez Marguerite » est commenté au cours de la visite guidée Paris des maisons closes.

Sources :
Canet (Nicole), Décors de Bordels, Entre intimité et exubérance, Editions Galerie Au Bonheur du Jour, Paris, 2019.
Atelier Sax Machine

Le « 50 rue Saint-Georges » : l’escalier décoré de fresques

Adresse : 50 rue Saint-Georges

Métro : Saint-Georges

Arrondissement : 9e

Téléphone :