L’hôtel Mascarini

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L’hôtel Mascarini ©VVVCFFrance

Le quartier des teinturiers

L’hôtel Mascarini date probablement de la fin de la Renaissance. A cette époque, les membres de la famille Gobelins, dynastie de teinturiers, travaillent à proximité de la Bièvre et habitent cette demeure. Deux manufacturiers s’installent également dans le quartier à la fin du XVIe siècle : Jean Glucq (d’origine hollandaise) et son beau-frère François Julienne. Ils obtiennent des privilèges du ministre Colbert pour leur teinture « à l’écarlate » et pour la fabrication du « bleu de roi ». Jean Glucq réside alors à l’hôtel Mascarini.

En 1721, Jean de Julienne (1686-1766), neveu de François Julienne et de Jean Glucq, reprend l’activité et donne un essor considérable à la manufacture notamment à l’exportation. Travailleur acharné, il se constitue une véritable fortune et va pouvoir affirmer son goût très sûr pour les Arts. En 1736, il est anobli. En 1740, il devient conseiller de l’Académie de Peinture et de Sculpture.

Portrait de Jean de Julienne par François de Troy ©Musée de Valenciennes

Jean de Julienne, un grand collectionneur

Avant de se lancer dans les affaires, Julienne a suivi des cours à l’Académie du Louvre et à l’école de dessin des Gobelins. Il y a rencontré le peintre Antoine Watteau. Julienne devient son ami et son mécène, lui achetant en tout une quarantaine de tableaux en plus de 400 dessins. Ainsi le célèbre tableau de Watteau « L’enseigne de Gersaint » lui appartient un temps. Le collectionneur encourage, héberge et protège également nombre d’artistes auxquels il achète des œuvres : Nicolas Lancret, Alexis Loir, Charles-Michel-Ange Challe, etc.

Dans une seconde cour située à l’arrière de l’hôtel Mascarini, Julienne expose sa collection dans une orangerie, notamment les œuvres de Watteau. Rythmée de colonnes toscanes, cette galerie couverte existe toujours. Après sa mort, la collection de Jean de Julienne est en partie dispersée en 1767 lors d’une vente célèbre organisée dans le grand salon carré du Louvre. L’hôtel Mascarini et son orangerie ne sont pas accessibles au public.

L’ancienne orangerie ©Le Piéton de Paris

Sources :
Langlois (Gilles-Antoine), Guide du promeneur 13e arrondissement, Paris, Parigramme, 1996.
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.

Adresse : 3 rue des Gobelins

Métro : Gobelins

Arrondissement : 13e

Téléphone :